Nouveautés romans

 

Adieu Kolyma

Sénanque, Antoine (1959-....)
Kolyma  : grand Est Sibérien, aux confins extrêmes de la Russie, où le froid atteint -60°C.  C’est ici, le long de ces rivières, que les pires camps du Goulag stalinien furent construits. Ici aussi que Sylla Bach, l’héroïne de ce roman, est devenue «  la tueuse de chiennes  ». Internée neuf ans à la Kolyma, elle fut le bras armé des truands et des hommes du NKVD lors des grandes purges, puis celui des frères Vadas, chefs de l’impitoyable famille des transylvaniens à la tête des mines d’or de la région.<br>Quand le roman démarre, nous sommes en 1956  : Staline est mort depuis trois ans, les camps disparaissent, restent les mines. Tous les personnages du livre sont revenus vivants de la Kolyma : Sylla Bach  ; Varlam, le vieux bolchevick qui l’a recueillie dans un orphelinat du Caucase et qui l’a formée ; les frères Vadas, Pal et Lazar, dont la haine réciproque tisse les fils de l’action  ; Kassia, l’infirmière que Sylla a rencontrée et aimée là-bas. Parce qu’elle aurait trahi le clan, Sylla est condamnée à survivre dans les décombres de cette ville où la révolte vient d’être matée et à aimer Kassia de loin, en la protégeant sans qu’elle le sache. Elle la croyait à l’abri mais la sortie de prison de Lazar Vadas va réveiller les haines et l’obliger à reprendre la route et les armes pour aller retrouver sa liberté. De Budapest écrasée par les chars russes en passant par Kiev et Moscou, tous les personnages se retrouveront là où pour eux tout a commencé et tout devra finir  : à Magadan, cœur de la Kolyma.<br>Exceptionnel et entêtant, <em>Adieu Kolyma </em>nous transporte dans l’une des régions les plus désolées du monde pour y jouer les dernières notes de la sonate Sylla Bach et mettre en scène un drame shakespearien dont tous les éléments sont présents  : l’amour, la mort, la guerre  ; les liens du sang rompus, la loi des clans trahie et les corps désunis. 

Au grand jamais

Alikavazovic, Jakuta (1979-....)
"On grandit autant dans un pays, dans un foyer, que dans certaines histoires. Mais ces histoires ne sont pas toutes égales. Il y en a une qui prend le dessus. Ce peut être la plus douloureuse. Ce peut être la plus séduisante. Une chose est sûre : ce n’est pas toujours la plus vraie." La mère de la narratrice a disparu. Cette femme, une poétesse acclamée dans son pays, avait déjà connu l’effacement après son installation en France : peu à peu, l’écriture l’avait quittée. La disparition s’impose dès lors à sa fille, devenue mère à son tour, comme une clé pour résoudre l’' énigme qu’est une personne '. Suivant son instinct — serait-ce plutôt un don ? —, elle collecte les symptômes d’une histoire refoulée, jusqu’à en exhumer le cœur battant. Tout en échos et replis secrets, Au grand jamais est un grand livre sur les non-dits familiaux, sur ce qui se transmet derrière les silences et sur les histoires qui nous aident à vivre.

Avale

Pondi, Séphora
Juillet 2018, soir de la finale de la Coupe du Monde de football. Un jeune homme se cache dans les WC d’un centre commercial, les mains couvertes de sang. Il se fait appeler Tom. Ce fils unique de 29 ans, de son vrai nom Romain Marais, est étudiant en pharmacie et depuis l’enfance l’objet de brimades, de rejets et de frustrations qui l’ont mué en homme largué et érotomane, aux prises avec d’étranges désirs de dévoration.<br>Jeune actrice noire en pleine ascension, Lame se livre à des séances d’hypnose pour soigner un eczéma qui la ronge. Plongée dans un état second, elle revisite son enfance en banlieue, sa rencontre décisive avec son amie Génia, ses rêves de cinéma… et tente ainsi d’échapper à un sentiment de menace qui la hante.<br>L’un est un monstre en puissance ; l’autre une comédienne en devenir qui réalise que ce corps, qu’elle veut offrir et voir vibrer au contact du monde, lui échappe et la met en danger. Les deux trajectoires vont se juxtaposer jusqu’à leur collision…<br><em>Avale</em> est un livre <em>de genre</em> (à entendre dans sa polysémie), à l’écriture éclatante et sensuelle. Un premier roman qui ne laisse pas indemne, à l’image de son autrice dont le talent déjà connu sur scène s’exprime ici avec une force impressionnante.

Caledonian Road

O'Hagan, Andrew (1968-....)
Londres, 2021. Campbell Flynn, historien de l’art, vient de connaître un succès inattendu avec sa biographie de Vermeer.Né dans un quartier populaire de Glasgow et marié à une cousine de la famille royale, il pense avoir échappé à toutes les menaces de son enfance. Première erreur fatale.

Des gens bien

Michel, Caroline (1987-....)
Dans la région de Saint Helen, l’air est sec, l’ombre rare et l’amour mal fichu. Ce n’est pas Joshua, neuf ans, qui dira le contraire. Après quelques mois de vie commune, ses derniers parents en date le rendent à la meilleure agence d’adoption du comté. La fière patronne, madame Baker, gère son entreprise d’une main de maître : cours de sport, défilés, speed dating et périodes d’essai sont au programme. Après tout, avant d’adopter un enfant pour de bon, mieux vaut pouvoir le tester. Dans ce roman génialement écrit où les rôles sont inversés, Caroline Michel nous plonge dans un monde qu’on espère impossible et qui pourtant s’habille de réalisme. Les adultes vacillent, les repères s’effritent, l’humour côtoie l’insupportable. Mais l’enfance possède encore une arme redoutable : l’imagination.

Du côté des vivants

Bérot, Violaine (1967-....)
Dans la chambre 308 d'un petit hôpital de province, il y a deux patients : Greg, qui a failli mourir. Les médecins du grand centre sont paraît-il les meilleurs. Sauf qu'il s'est vu mourir. Alors remettre ça, il n'en est pas question. Greg ne reprendra pas la chimio. Les heures qui vont suivre lui montreront que tout n'est pas si simple. Et Alphonse, un vieil homme au cœur usé, qui se dit qu'il est bien temps pour lui de mourir. Autour d'eux, pendant cette journée décisive, il y a tous les autres, parce qu'il passe toujours beaucoup de monde dans une chambre d'hôpital : une dame du ménage qui pense à son homme tant aimé. Une toubib argentine, convaincue que son rôle est de sauver les gens. Paul, le grand ami de Greg, qui n'en peut plus de croire Greg près de mourir puis de le découvrir ressuscité. Une jeune fille étrange qui devine des présences que personne ne voit. Et d'autres encore... Et puis il y a les morts, les défunts de chacun. Ils tournent autour de la chambre 308, discrets, quasi imperceptibles. N'empêche qu'ils s'entêtent à rester du côté des vivants.

Déplier le coeur

Silvestre, Aurélie
<p>&#xAB; Je ne voulais pas y aller.</p> <p>En tout cas pas le premier jour. Je me sentais minuscule, incapable de trouver ma place au milieu de tous ces chiffres que les médias égrenaient : quatorze accusés présents, mille huit cents parties civiles, trois cent trente avocats, cent quarante médias accrédités, cinq cent quarante-deux tomes de dossiers&#x2026;</p> <p>J&#x2019;avais peur. Peur de la cohue, peur des journalistes, peur de ma peur. Je prévoyais de faire ce que je fais dans ce cas, un refus d&#x2019;obstacle : si je n&#x2019;y vais pas, ça n&#x2019;existe pas.</p> <p>Mais, comme bien d&#x2019;autres fois, ça ne s&#x2019;est pas totalement passé tel que je l&#x2019;avais imaginé. &#xBB;</p> <p>A.S.</p> <p><i>Aurélie Silvestre est née en 1981.</i><i> En 2015, elle a perdu son compagnon au Bataclan, alors qu&#x2019;elle était enceinte de leur deuxième enfant. Elle a raconté ce drame et comment elle a tenté d&#x2019;y faire face dans un premier ouvrage, </i>Nos 14 novembre <i>(Lattès, 2016). En septembre 2021 s&#x2019;ouvre le procès des attentats du 13 novembre auquel elle va assister en tant que partie civile.</i><i>La traversée qu&#x2019;elle nous livre dans ce récit intime imbrique tout à la fois une réflexion sur son statut de victime et le cheminement de sa reconstruction de femme.</i></p>

Et brûlent les enfances

Noar, Virginie (1984?-....)
« Avant Marie, la vie ressemblait à une errance infinie sur terrain vague, grands espaces et pâle caillasse. Certaine de trouver quelque chose de valable au bout du chemin rocailleux, je ne rêvais qu’à cette petite sœur qui viendrait un jour ou l’autre embellir les hivers, embellir les ennuis. Au fond, il s’agissait sûrement du désir de conserver l’enfance, paradis perdu et tout le tintouin, acte désespéré contre le temps déployant à toute vitesse ses emmerdes et ses rides. » Quand Annick leur présente Adama, Alice et ses frères se réjouissent de l’arrivée de ce beau-père au rire flamboyant, bientôt suivie de la naissance de la petite Marie. Mais le bonheur ne dure pas et chacun va devoir composer à sa manière face au délitement familial. Un roman brûlant de poésie sur les enfances volées et les origines de la violence, porté par une langue incandescente et une narration sur le fil. Virginie Noar est l’autrice aux Pérégrines des romans Le Corps d’après (sélection prix Stanislas 2019) et La Nuit infinie des mères. Chargée de formation auprès de futurs travailleurs sociaux, Virginie Noar est aussi romancière. Après Le Corps d’après et La Nuit infinie des mères, elle continue de creuser les sujets liés à la famille, la violence, la maternité, mais elle dépasse ici l’autofiction pour offrir un texte très romanesque, porté par une tension dramatique teintée d’humour qui nous tient en haleine. Après dix ans à Marseille, presque autant en Ardèche, puis à Paris et Dijon, elle vit aujourd’hui à Tours.

Feux sacrés

Guilbert, Cécile (1963-....)
À 20 ans, Cécile Guilbert est une jeune étudiante débridée qui ne jure que par la poésie, la littérature et la philosophie. À ses oncle et tante qui lui parlent de yoga, de gourou et de spiritualité hindoue, elle réplique que ses maîtres se nomment Nietzsche, Baudelaire, Lautréamont, et qu’elle ne comprend rien à leurs histoires de Shiva et de vedas. Trente-cinq ans plus tard, c’est dans l’appartement d’un maître yogi qu’elle réapprend à respirer pour survivre à un choc traumatique. Comment la rationaliste sceptique s’est-elle transformée en disciple appliquée  ? Par quelles rencontres de chair et de papier  ?<br>Dans ce récit initiatique intime dont la langue claire et l’implacable franchise mêlent ironie, intelligence et ardeur, Cécile Guilbert  raconte  les épreuves et les joies qui ont rendu possible cette métamorphose. Car pour s’ouvrir à cette <em>Vita Nova</em>, il lui faudra affronter plusieurs fois le scandale de la mort : celle de son cousin adoré, suicidé  ; de sa grand-mère veillée dans son agonie  ; de son oncle à qui elle ira dire adieu dans un ashram du Kerala  ;  de son petit frère dont le cadavre est découvert dans des circonstances dramatiques. Il lui faudra découvrir l’amour vrai avec Nicolas, la lumière dans le regard des sages, les bûchers de Bénarès, se croire brisée chaque hiver pour finalement renaître à elle-même.<br>À mille lieux de nos repères et nos idées, elle nous emporte dans un grand voyage qui fait briller les feux sacrés de sa constellation personnelle  : l’amour, les morts, l’Inde et les livres. Faisant aussi la part belle à la magie poétique des signes par lesquels chacun peut donner sens à son existence, <em>Feux sacrés</em> pourrait aussi se résumer ainsi  : Savoir mourir, s’éveiller, apprendre à renaître pour mieux vivre. 

Folcoche

Lanez, Emilie
Tout le monde a lu <em>Vipère au Poing</em>, premier roman d’Hervé Bazin. Chacun se souvient du récit poignant de son enfance martyre sous la férule de sa mère, la méchante Folcoche (« folle » et « cochonne »). Depuis 1948, le livre est conseillé par les enseignants, lu par des générations de collégiens : il s’est vendu à plus de cinq millions d’exemplaires, a été adapté deux fois au cinéma et vendu dans le monde entier. Roman d’apprentissage, cri de douleur d’un adolescent mal aimé, il a trouvé sa place dans notre patrimoine littéraire et dans notre imaginaire collectif. On lit <em>Vipère au poing </em>pour aller vers l’âge adulte. Et c’est ainsi qu’il a permis à son auteur, Hervé Bazin, de briller sur le monde des lettres jusqu’à devenir le président de l’académie Goncourt.<br>Voici pour la légende. Car tout est faux. Tout. Intriguée par cette mère haïe de tous et comme un contre-modèle à l’adolescence en crise, Emilie Lanez a enquêté : exhumant les archives policières et les correspondances familiales, retrouvant des témoins de l’époque, elle nous livre une autre histoire, un contre-récit vertigineux qui est l’histoire d’un féminicide littéraire. Avant d’être un écrivain célèbre, l’auteur de <em>Vipère au Poing</em> fut un adolescent puis un jeune adulte menteur, qui fugue, vole sans discontinuer, escroque, menace... Poursuivi par la police, condamné par les tribunaux, privé de ses droits, il est interné en psychiatrie plusieurs fois et condamné à des années de prison. Sa famille, notables de province, panique. Surtout sa mère, Paule Hervé-Bazin. Avec maladresse, et rudesse, elle tente tout pour sauver son fils. Qui va la condamner au silence en faisant d’elle un monstre de papier : Folcoche.<br>À travers l’exploration des archives, Emilie Lanez révèle une famille dévastée par la littérature et comme figée pour l’éternité. Avec ses secrets, ses mensonges, son talent, ses hivers à la centrale de Clairvaux, puis sa gloire éclatante, Hervé Bazin est un personnage de roman fascinant – qui lui est enfin offert ici.<br>Une enquête hors du commun.

Géographie de l'oubli - Rentrée littéraire 2025 - Prix Méduse 2025

Sigal, Raphaël
<p><b>*** Prix Méduse 2025 ***<br>*RENTRÉE LITTÉRAIRE*<br>Comment écrire ce qui a été passé sous silence, comment raconter une mémoire qui se délite ? Comment transmet-on les silences et l'oubli de génération en génération ?</b><br>" Elle est là, assise dans le livre comme dans son canapé, pleine d'amour et d'oubli. Elle ne voit pas de quoi ça parle. Je me mets à reconstituer son enfance à partir des quelques lambeaux de son histoire dont j'ai hérité. Je me donne pour règle d'écrire strictement à partir de ce qui, de son histoire, a été déposé en moi. Je m'interdis toute forme de recherche ou d'enquête. Pas de questions non plus à mon père sur sa mère. C'est une manière, me dis-je, de respecter son silence. Ce qu'elle ne m'a jamais dit ne sera pas dit dans le livre. <br><br> Comme elle oublie, le livre doit oublier aussi. " <br><br> Enfant, la grand-mère de Rapha&#xEB;l Sigal a traversé la Shoah. À la fin de sa vie, alors qu'elle souffre de la maladie d'Alzheimer, son petit-fils entreprend d'écrire son histoire. <br><br> Mais comment raconter une vie à partir d'indices épars ? Que faire des oublis et des silences qui se transmettent d'une génération à l'autre ?</p>

Haute-Folie - Prix Jean Giono 2025

Wauters, Antoine (1981-....)
Roman récompensé par le Prix Jean Giono 2025. "Je crois que certains êtres ne nous quittent pas, même quand ils meurent. Ils disparaissent, or ils sont là. Ils n’existent plus, or ils rôdent, parlant à travers nous, riant, rêvant nos rêves. De même, quand on pense les avoir oubliés, certains lieux ne nous quittent pas. Ils nous habitent, nous hantent, au point que je ne suis pas loin de croire que ce sont eux qui écrivent nos vies. La Haute-Folie est un de ces lieux. Toute notre histoire tient dans son nom." Haute-Folie raconte la vie de Josef, un homme dont la famille a été frappée, alors qu’il venait de naître, par une série de drames qui ne lui ont jamais été rapportés. Peut-on être en paix en ignorant tout de sa lignée ? Où chercher la sagesse quand un feu intérieur nous dévore ? Qu’est-ce que la folie, sinon le pays des souffrances qui n’ont nulle part où aller ? Servi par un style fulgurant, ce roman cruel et lumineux explore la marginalité et les malédictions qui touchent ceux dont l’histoire est ensevelie sous le silence.

Il pleut sur la parade - Prix Transfuge du meilleur premier roman 2025.

Belgy, Lucie-Anne
Prix Transfuge du meilleur premier roman 2025. "Jonas se fichait que je ne sois pas juive et il ne croyait pas à la conversion. Pour lui, être juif n’a rien à voir avec Dieu. Il faut naître comme ça, sinon tant pis. Il disait : “Juif, ce n’est pas une religion, c’est une façon d’avoir peur, tu ne peux pas l’apprendre dans un cours du soir.”" Jonas et Lucie s’aiment. Lui est juif, elle non, mais il promet que c’est sans importance. Pourtant, elle comprend vite que pèsent sur lui des obligations qui les dépassent tous deux et auxquelles elle va devoir s’adapter. Quand leur fils Ariel naît, toute la famille est aux anges. Mais peu après son deuxième anniversaire, il commence à se montrer brutal avec les autres enfants, plongeant peu à peu le couple dans l’isolement. Pourquoi Ariel frappe-t-il ? Que dit cette violence de son histoire et de celle de ses parents ? L’altérité est au cœur de ce roman drôle et tendre, qui porte un regard singulier sur cette furieuse tendance des enfants à ne pas être ce qu’on veut qu’ils soient.

Ils appellent ça l'amour

Delaume, Chloé (1973-....)
<p>Parce qu&#x2019;elle a laissé ses amies organiser leur escapade durant ce week-end de trois jours, Clotilde se retrouve dans une ville qu&#x2019;elle avait rayée de la carte. Ici, il y a vingt ans, elle a vécu avec Monsieur, un homme qui fit d&#x2019;elle sa Madame sous prétexte de lui faire du bien. C'est ainsi que Clotilde se dépouilla d'elle-même, jusqu'à devenir un simple objet, mais un objet d'amour.</p> <p>De son assujettissement d&#x2019;alors, Clotilde a encore honte, et elle a beaucoup de mal à se découdre la bouche pour reconnaître les faits. La preuve : ni Adélaïde, ni Judith, ni Bérangère, ni Hermeline ne connaissent cette histoire, et aucune ne se doute qu&#x2019;à deux rues de leur location, dans son immense maison, habite toujours Monsieur.</p> <p>Clotilde se demande si libérer sa parole pourrait aider la honte à enfin changer de camp.</p>

In violentia veritas

Girard, Catherine
Lorsqu’elle apprend, alors âgée de quatorze ans, qu’on la surnomme «  la fille de l’assassin  », Catherine Girard s’empresse d’aller interroger son père Henri Girard, mieux connu sous le nom de Georges Arnaud, auteur du roman<em> Le</em><em>Salaire de la peur</em>. La confidence se fait dans une ambiance où la peur le dispute à la tendresse.  L’horreur de ce que le vieil homme lui apprend plonge l’adolescente dans un déni dont elle ne sortira qu’un demi-siècle plus tard, et qui la pousse aujourd’hui à prendre la plume pour confronter ce passé abyssal.<br>Le matin du 24 octobre 1941, au château d’Escoire, le père d’Henri Girard, sa tante et leur servante ont été retrouvés morts, atrocement massacrés. Henri fut le seul à y échapper. Inculpé, emprisonné, promis à la guillotine pendant dix-neuf mois dans l’un des cachots les plus insalubres de France, il fut finalement acquitté. L’affaire ne fut jamais élucidée.<br>Loin du genre «  true-crime  », <em>In Violentia Veritas</em> est un magnifique récit littéraire d’investigation familiale qui révèle pour la première fois au grand jour une vérité aussi incontestable qu’épouvantable. Avec honnêteté et rigueur, l’autrice remonte de branche en branche sa généalogie marquée par une violence atavique.

J'étais roi à Jérusalem

Ulonati, Laura (1982-....)
Suivre Wasif Jawhariyyeh, musicien arabe né à Jérusalem au début du xxe siècle, c’est se livrer au plaisir de se perdre dans une ville. Tout un art quand il s’agit de Jérusalem, la plus labyrinthique des cités, asphyxiée sous les pierres de l’histoire et les piles de livres. On l’a tellement racontée que l’on n’en sait finalement rien. Car une ville, ce n’est ni des monuments, ni des lieux saints, mais les hommes et les femmes qui la vivent. Marcher derrière Wasif, petit musicien à l’étoffe de grand personnage, c’est s’en souvenir et recoudre ensemble des mémoires déchirées sur un air improvisé d'oud. Une musique unique et une joie invincible.

James

Everett, Percival (1956-....)
<p>&#xAB; Ces gamins blancs, Huck et Tom, m&#x2019;observaient. Ils imaginaient toujours des jeux dans lesquels j&#x2019;étais soit le méchant soit une proie, mais à coup sûr leur jouet. [...] On gagne toujours à donner aux Blancs ce qu&#x2019;ils veulent. &#xBB;</p> <p>Qui est James ? Le jeune esclave illettré qui a fui la plantation ? Ou cet homme cultivé et plein d&#x2019;humour qui se joue des Blancs ? Percival Everett transforme le personnage de Jim créé par Mark Twain, dans son roman <i>Huckleberry Finn</i>, en un héros inoubliable.</p> <p>James prétend souvent ne rien savoir, ne rien comprendre ; en réalité, il maîtrise la langue et la pensée comme personne. Ce grand roman d&#x2019;aventures, porté par les flots tourmentés du Mississippi, pose un regard incisif entièrement neuf sur la question du racisme. Mais <i>James</i> est surtout l&#x2019;histoire déchirante d&#x2019;un homme qui tente de choisir son destin.</p> <p><b>Percival Everett est l&#x2019;auteur d&#x2019;une vingtaine de romans, de plusieurs recueils de nouvelles, de poésie et d&#x2019;essais. <i>James</i> a reçu en 2024 le National Book Award et connaît un immense succès dans le monde entier.</b></p> <p><b>Traduit de l&#x2019;anglais (États-Unis) par Anne-Laure Tissut</b></p>

Jouer le jeu

Daas, Fatima (1995-..)
<p>&#xAB; - Attends, Kayden. Tu aimes écrire ? Tu veux écrire ? On peut parler ?</p> <p>Kayden s&#x2019;en va, les mots plein la gorge. &#xBB;</p> <p>Kayden est bien entourée. À la maison il y a Aïsha, sa mère, qui trouve toujours du temps pour elle malgré la fatigue du travail et Shadi, sa grande sœur, complice de toujours. Au lycée, il y a ses amis, Nelly la grande sportive, Samy le rêveur et Djenna qui n&#x2019;est jamais dupe de rien. Kayden observe les uns et les autres occuper les cases d&#x2019;un système trop rigide. Elle écrit ce qu&#x2019;elle voit, et ce qu&#x2019;elle ne voit pas.</p> <p>Un jour Madame Fontaine, la professeure de littérature redoutée, lit ce que Kayden écrit. Une faille s&#x2019;ouvre, elle le sent, Kayden sera la prochaine à réussir le concours d&#x2019;entrée à Sciences-Po.</p> <p>Dans une langue brute et vibrante, Fatima Daas signe un roman puissant sur l&#x2019;ambition, la quête d&#x2019;identité et la nécessité de se réinventer. Kayden doit-elle jouer le jeu&#x2026; ou le changer ?</p> <p><b>Fatima Daas est née en 1995 à Saint-Germain-en-Laye, dans les Yvelines. Son premier roman très remarqué, <i>La Petite Dernière</i> (Éd. Noir sur Blanc, coll. Notabilia, 2020) a été traduit dans plusieurs langues. Son adaptation au cinéma, réalisée par Hafsia Herzi, sera prochainement en salle.</b></p>

Kolkhoze

Carrère, Emmanuel
Cette nuit-là, rassemblés tous les trois autour de notre mère, nous avons pour la dernière fois fait kolkhoze.

L'Amour moderne - Prix Interallié - Prix Cabourg du roman

La Rochefoucauld, Louis-Henri de
<p><b>RENTRÉE LITTÉRAIRE<br>Sélection du Prix Renaudot<br>Prix Cabourg du roman 2025<br>Sélection du Prix Interallié</b><br>Un roman qui interroge, avec humour et mélancolie, l'amour et la violence dans l'intimité. <br>Comment raconter l'amour aujourd'hui ? On pourrait décrire un mariage de conte de fées, parler de cette actrice de cinéma dont le mari producteur exploite la beauté. Ou dépeindre un émoi naissant. Mais il faudrait aussi ouvrir les portes closes des appartements bourgeois, et dévoiler la violence intime qui pousse au meurtre. C'est ainsi que Louis-Henri de La Rochefoucauld nous révèle différents visages de l'existence et interroge avec son humour et sa mélancolie légendaires la possibilité d'aimer encore au XXIe siècle.</p>

La Folie océan

Message, Vincent (1983-....)
<p>Biologiste spécialiste du plancton, Maya partage la vie de Bruno, qui travaille dans le même laboratoire qu’elle à Paris. Elle entretient aussi une liaison assumée avec Quentin, un homme plus jeune qui a grandi sur le littoral nord de la Bretagne. Devenu plongeur pour la réserve des Sept-Îles, il y suit les phoques gris et la plus importante colonie d’oiseaux de France, peuplée de fous de Bassan. Fils d’un pêcheur dont l’activité a périclité, Quentin milite contre les chalutiers industriels qui accaparent les ressources marines. L’été 2019, Maya se demande s’il ne serait pas temps de choisir entre les deux hommes qu’elle aime, surtout si elle veut un enfant. Lorsqu’elle rejoint Quentin sur la Côte de Granit rose, elle est frappée de le trouver si fébrile. Il faut dire qu’il a commencé à recevoir des menaces de mort.<br>Dans ce livre animé d’une fascination profonde pour l’océan et la beauté de la vie qu’il abrite, Vincent Message explore avec un sens aigu du romanesque les conflits que fait naître la crise écologique.</p><p><b>Vincent Message</b> est l’auteur des romans <i>Les Veilleurs</i> (2009, prix Virgin-Lire), <i>Défaite des maîtres et possesseurs</i> (2016, prix Orange du livre), <i>Cora dans la spirale</i> (2019) et <i>Les Années sans soleil</i> (2022), tous parus au Seuil et disponibles chez Points.</p>

La Hideuse

Bellivier, Reine (1982-....)
À la fin des années 1950, dans un bourg des Deux-Sèvres, Marguerite, mariée et mère de trois enfants, quitte le domicile familial et disparaît sans un mot. Des années plus tard, sa fille enquête pour comprendre les raisons et les circonstances de cet événement qui a marqué sa vie. De la vérité, elle n'a que les bribes qu'on a bien voulu lui confier. Certes, il y aurait eu un autre homme, plus aisé que son père, que sa mère aurait rejoint sur la côte. Mais est-ce bien seulement cela, son histoire ? Et comment vivre libre après avoir tout abandonné ? À partir d’indices littéraires – de Virginia Woolf à Emil Ferris –, de journaux intimes et de ses propres souvenirs, la narratrice se plonge dans la condition féminine de l’après-guerre pour retracer l’histoire de Marguerite. Au fur et à mesure, émerge une figure de femme et de mère à l’identité complexe, tour à tour sombre et lumineuse. Une femme dont les rêves, plus vastes que l’horizon étroit de son foyer et de son milieu social, ouvriront à sa fille de nouvelles voies. Reine Bellivier livre un premier roman poignant sous la forme d’une enquête, qui révèle combien le désir impétueux de liberté peut bouleverser des vies en apparence minuscules.

La Particule : Lauréat du Prix Jean Anglade 2025

Luton-Walter, Nadine
<p><b>Fanny a besoin d'une particule pour sauver son affaire. Tancrède de Chassagne de Montbazon a besoin d'un emploi pour sauver ses fiançailles. Un duo savoureux pour une comédie romantique où<i> l'héroïne a le charme audacieux d'une </i>Bridgerton<i>, et l'indépendance d'une </i>Enola Holmes<i>. Des rebondissements dignes de Marivaux ou de Molière !</i> (Julien Sandrel)</b><br>1895. Fanny tient une agence immobilière au cœur d'un petit bourg dans la campagne alsacienne. Jolie devanture, présentation très professionnelle... il ne manque que les clients. <br> Pour sauver cette agence qui pourvoit aux besoins de sa famille, elle doit impérativement décrocher la vente du château Granville. Or, par orgueil, le propriétaire ne signera qu'avec un nom à particule. Fanny décide alors de se faire passer pour une aristocrate. Elle convainc Tancrède de Chassagne de Montbazon, un invité du château rencontré par un heureux hasard et quitté par sa fiancée à cause de sa paresse chronique, de faire équipe avec elle. Visage gracieux malgré son fichu caractère, à vingt-quatre ans, la jeune femme dispose encore d'une année avant de coiffer sainte Catherine ! <br> Sur le papier, cela devrait donc fonctionner... <br><br> Une comédie romantique jubilatoire où tout respire la modernité. <br><br> " Par les temps qui courent, se laisser emporter par cette bulle de fraîcheur est aussi salutaire que bienvenu. " Julien Sandrel</p>

La Traversée vers Mascate - prix du Masque l'année étranger

Rademacher, Cay (1965-....)
Été 1929. À bord du paquebot Champollion, la famille Rosterg quitte Marseille pour Mascate, pour leur négoce d’épices. Theodor Jung, gendre des Rosterg et photographe, décide de profiter du voyage de sa femme, Dora, pour immortaliser la traversée.<br>Mais au troisième jour, Dora disparaît. Pire : tous affirment qu’elle n’a jamais été là. Theodor doute. Serait-il devenu fou ? Les instants passés avec sa femme, à tenter de raviver les cendres de leur mariage, n’auraient-ils été qu’un rêve ? Et s’ils découvraient à leur arrivée qu’elle n’était nulle part, ni en mer ni sur terre, et qu’on le suspectait ? Commence alors pour Theodor une insoutenable course contre la montre dans les entrailles du vaisseau.<br>Cay Rademacher, auteur à succès de La Trilogie hambourgeoise, signe un huis clos envoûtant, entre parfums d’épices et relents de mensonges.<br><br><em>Traduit de l’allemand par Georges Sturm</em>

La ballerine de Kiev

Perez, Stéphanie (1973-....)
<p><b><i>-; Tu crois qu'on retournera un jour à l'opéra ? Je ne sais pas si je peux vivre sans danser. Je me demande s'il ne vaut pas mieux mourir tout de suite.</i></b><br>Février 2022, comme toute l'Ukraine, aux premiers jours du conflit, les danseurs du ballet de l'Opéra national de Kiev sont happés par la guerre. Dmytro, danseur étoile, s'engage dans l'armée sans hésiter. Une fois la terreur dépassée, Svitlana, sa femme également étoile, devient secouriste. Eux qui menaient une existence centrée sur leur corps et leur art découvrent la solidarité, la résistance, mais aussi la peur et la mort. Les corps parfaits sont mutilés, les amitiés qui semblaient solides sont brisées par la trahison. <br><br> La guerre bouleverse les certitudes et pousse à faire des choix impossibles. Comment remonter sur scène ? Danser a-t-il encore du sens face à la barbarie ? L'art est-il un moyen de résister et de <br> se reconstruire ? Une seule certitude : Svitlana ne dansera plus jamais comme avant... <br><br><i>Les héroïnes et héros de ce roman sont la somme de toutes les personnes rencontrées par Stéphanie Perez. Après </i>Le Gardien de Téhéran <i>, un nouveau roman bouleversant d'humanité, qui aborde le conflit russo-ukrainien à travers le prisme de l'art, de la danse.</i><br><br> Stéphanie Perez est née en 1973. Grand reporter pour France Télévisions depuis plus de vingt-cinq ans, chargée de l'international, elle s'est rendue plusieurs fois en Iran et a couvert plusieurs conflits, comme la guerre en Irak et en Syrie, ou récemment en Ukraine. Elle a remporté le Prix Bayeux des lycéens en 2018 et le Laurier du grand reporter en 2020 (Prix Patrick Bourrat). Son premier roman, <i>Le Gardien de Téhéran </i>a été finaliste du prix Maison de la Presse et du prix Orange du Livre. <br>Prix Talent Cultura 2024 <br>Sélection prix littéraire du bassin de lecture Chennevières/ Ormesson</p>

La collision

Gasnier, Paul (1990-....)
En 2012, en plein centre-ville de Lyon, une femme décède brutalement, percutée par un jeune garçon en moto cross qui fait du rodéo urbain à 80 km/h. Dix ans plus tard, son fils, qui n’a cessé d’être hanté par le drame, est devenu journaliste. Il observe la façon dont ce genre de catastrophe est utilisé quotidiennement pour fracturer la société et dresser une partie de l’opinion contre l’autre. Il décide de se replonger dans la complexité de cet accident, et de se lancer sur les traces du motard pour comprendre d’où il vient, quel a été son parcours et comment un tel événement a été rendu possible. En décortiquant ce drame familial, Paul Gasnier révèle deux destins qui s’écrivent en parallèle, dans la même ville, et qui s’ignorent jusqu’au jour où ils entrent violemment en collision. C’est aussi l’histoire de deux familles qui racontent chacune l’évolution du pays. Un récit en forme d’enquête littéraire qui explore la force de nos convictions quand le réel les met à mal, et les manquements collectifs qui créent l’irrémédiable.

La compagnie des heureux hasards

Legardinier, Gilles
Qui n’a jamais perdu foi en l’existence ? Qui n’a jamais été épuisé – voire écœuré – au point de douter de la valeur même de la vie ? Lily en est là. Une rupture, beaucoup de désillusions… mais ce n’est pas cette part de son histoire qui nous intéresse. Grâce à Mère-Grand et au Petit Poucet, Lily va découvrir un autre chemin. Loin d’un conte de fées, c’est une renaissance, aux antipodes des faux-semblants et des égoïsmes. Les Heureux Hasards vont la conduire jusqu’à la face cachée du monde tel qu’on ne le montre jamais.

La nuit au cœur - Prix Femina 2025 - Prix Renaudot des Lycéens 2025

Appanah, Nathacha (1973-....)
Roman récompensé par le Prix Femina 2025 et le Prix Renaudot des Lycéens 2025. Élu roman préféré des libraires du palmarès Livres Hebdo de la rentrée littéraire 2025. "De ces nuits et de ces vies, de ces femmes qui courent, de ces cœurs qui luttent, de ces instants qui sont si accablants qu’ils ne rentrent pas dans la mesure du temps, il a fallu faire quelque chose. Il y a l’impossibilité de la vérité entière à chaque page mais la quête désespérée d’une justesse au plus près de la vie, de la nuit, du cœur, du corps, de l’esprit. De ces trois femmes, il a fallu commencer par la première, celle qui vient d’avoir vingt-cinq ans quand elle court et qui est la seule à être encore en vie aujourd’hui. Cette femme, c’est moi." La nuit au cœur entrelace trois histoires de femmes victimes de la violence de leur compagnon. Sur le fil entre force et humilité, Nathacha Appanah scrute l’énigme insupportable du féminicide conjugal, quand la nuit noire prend la place de l’amour.

Le Chat qui voulait sauver la bibliothèque

Natsukawa, Sôsuke (1978-....)
<p><b>Plongez dans les nouvelles aventures de notre chat magique amoureux des livres !</b><br>Nanami Kosaki, treize ans, ne partage pas le même quotidien que ses camarades. Contrainte par son asthme à limiter ses mouvements et ses sorties, elle trouve refuge dans la bibliothèque de son village et se réconforte dans les livres, devenus ses meilleurs amis... jusqu'au jour où son quotidien se bouleverse complètement. Lors d'une de ses visites journalières, Nanami se rend compte que des ouvrages disparaissent des rayons de la bibliothèque, et il lui semble apercevoir un homme suspect, dont le comportement furtif ne lui dit rien qui vaille. Mais alors qu'elle se décide à le suivre, apparaît au milieu des livres un chat doué de parole nommé " le Tigre ". Loin de se laisser impressionner, les voici lancés en direction d'un mystérieux château de pierre pour découvrir où sont passés tous les livres. Mais Nanami et le Tigre parviendront-ils à relever les défis de l'aventure qui les attend ?</p>

Le Crépuscule des hommes - Prix Renaudot essai 2025

Montesquiou, Alfred de (1978-....)
<p><b>PRIX RENAUDOT ESSAI 2025<br>Sélection Prix Goncourt des lycéens<br>Sélection Prix Goncourt des détenus</b><br>Nuremberg, 1945 : un procès fait l'Histoire, eux la vivent. Un roman vrai, qui saisit les sursauts de l'Histoire en marche. <br>Chacun connaît les images du procès de Nuremberg, où G&#xF6;ring et vingt autres nazis sont jugés à partir de novembre 1945. Mais que se passe-t-il hors de la salle d'audience ? <br> Ils sont là : Joseph Kessel, Elsa Triolet, Martha Gellhorn ou encore John Dos Passos, venus assister à ces dix mois où doit oeuvrer la justice. Des dortoirs de l'étrange château Faber-Castell, qui loge la presse internationale, aux box des accusés, tous partagent la frénésie des reportages, les frictions entre alliés occidentaux et soviétiques, l'effroi que suscite le récit inédit des déportés. <br> Avec autant de précision historique que de tension romanesque, Alfred de Montesquiou ressuscite des hommes et des femmes de l'ombre, témoins du procès le plus retentissant du XXe siècle. <br> Un roman vrai, qui saisit les sursauts de l'Histoire en marche.</p>

Le Fou de Dieu au bout du monde

Cercas, Javier (1962-....)
Un Javier Cercas “athée, anticlérical, laïc militant, rationaliste obstiné, impie rigoureux”, se voit proposer par le Vatican d’accompagner le pape dans un voyage officiel. L’écrivain accepte à la condition de disposer de cinq minutes seul avec François pour pouvoir lui poser la seule question qui vaille – une promesse faite à sa mère : est-il raisonnable de croire à la résurrection de la chair et à la vie éternelle ? <br> Et voilà le fou sans Dieu, guidé dans les méandres de la curie romaine par des “Avengers” en soutane, qui embarque le 31 août 2023 à bord de l’avion qui conduit le divin aréopage en Mongolie. Un roman sans fiction qui pourrait aussi bien être un incroyable thriller sur le plus grand mystère de l’histoire de l’humanité.

Le Garçon venu de la mer

Garrett Carr
<strong>Irlande, 1973.</strong><br>Un bébé est retrouvé sur la plage d’une ville de la côte ouest. Adopté par un pêcheur local et sa femme, Ambrose et Christine, le « garçon venu de la mer » captive la communauté. Mais pas son frère, Declan.<br><br>Tandis que s’installe une rivalité fraternelle, le mystère sur les origines de l’enfant grandit, comme la fascination qu’il suscite. Mais, qui pourrait vraiment comprendre le garçon venu de la mer ?<br><br>Dans ce petit coin du Donegal, le monde évolue à vive allure et chacun doit y trouver sa place.<br><br>Saga familiale sur deux décennies, roman initiatique, où alternent le comique et le tragique, l’intime et l’aventure,<em> Le Garçon venu de la mer</em> raconte l’histoire d’une communauté de pêcheurs face à la tempête de la modernité.<br><br><strong>Parsemé de moments de grâce et riche de la beauté insulaire de l’Irlande, <em>Le Garçon venu de la mer </em>est un livre enchanteur, plein d’esprit et de sagesse.</strong>

Le livre de Kells

Chalandon, Sorj (1952-....)
<em>Le Livre de Kells</em> est le douzième roman de Sorj Chalandon a puisé dans son expérience personnelle pour raconter un épisode de sa vie.<br>  À 17 ans, après avoir quitté le lycée, Lyon et sa famille, il arrive à Paris où il va connaître, durant presque un an, la misère, la rue, le froid, la faim.<br>  Ayant fui un père raciste et antisémite, il remonte l’existence sur le trottoir opposé à celui de ce Minotaure sous le nom de <em>Kells</em>, en référence à un Evangéliaire irlandais du IXème siècle. Des hommes et des femmes engagés vont un jour lui tendre une main fraternelle pour le sortir de la rue et l’accueillir, l’aimer, l’instruire et le réconcilier avec l’humanité.<br>  Avec eux, il découvre un engagement politique fait de solidarité, de combats armés et d’espoirs mais aussi de dérapages et d’aveuglements. Jusqu’à ce que la mort brutale de l’un de ces militants, Pierre Overney, pousse <em>La Gauche Prolétarienne</em> à se dissoudre.<br>  Certains ne s’en remettront jamais, d’autres chercheront une issue différente à leur combat.<br>  Ce fut le cas pour l’auteur, qui rejoignit «  Libération  » en septembre  1973.<br>  <em>Le livre de Kells</em> est une aventure personnelle, mais aussi l’histoire d’une jeunesse engagée et d’une époque violente. Sorj Chalandon a changé des patronymes, quelques faits, bousculé parfois une temporalité trop personnelle, pour en faire un roman. La vérité vraie, protégée par une fiction appropriée…

Les 8 vies d'une mangeuse de terre

Mirinae, Lee
"Pour camoufler ses mensonges, elle décida de lui offrir un fragment de vérité." Trois mots pour résumer son existence. C’est l’invitation qu’une employée d’une maison de retraite sud-coréenne lance à ses pensionnaires. À presque cent ans, Mook Miran pensait emporter ses secrets dans la tombe, mais cette étrangère lui offre une occasion inespérée. Trois mots ne lui suffisent cependant pas, et elle en choisit sept : esclave, reine de l’évasion, meurtrière, terroriste, espionne, amante et mère. Car ce sont autant de vies qu’elle a vécues, autant d’identités qu’elle a dû endosser. Sept facettes d’un destin improbable qui se déclinent sur près d’un siècle, au rythme de l’histoire mouvementée de la Corée. Affabulations d’une mythomane hors pair ou récit véridique d’une usurpatrice éprise de liberté ? Une seule chose est sûre : avec son héroïne insaisissable, mangeuse de terre affublée de mille noms, Mirinae Lee nous offre un appel sincère au vivre, dans toute sa complexité. Et le portrait virtuose d’un pays déchiré.

Les Bien-aimés - Le phénomène littéraire qui a déjà séduit plus d'un million de lecteurs ! Nouveauté roman 2025

Napolitano, Ann
<p><b>Le phénomène littéraire qui a séduit plus d'un million d'Américains enfin traduit en français ! Un roman-monde sur l'amour et ses métamorphoses, sur la famille et ses conflits, sur la liberté et son prix.</b><br>William Waters a grandi dans un foyer sans amour, marqué par la tragédie. Alors quand il rencontre l'ambitieuse et solaire Julia Padavano à l'université, c'est tout son univers qui s'illumine, et une nouvelle famille l'adopte. Julia est indissociable de ses trois sœurs : Sylvie, la lettrée romantique ; Cecelia, l'artiste libre ; Emeline, la sensible attentionnée. Chacune est sur le point de devenir qui elle est vraiment et de se révéler à elle-même et aux autres. <br> Mais, malgré l'avenir radieux tout tracé par Julia, les ténèbres du passé de William refont surface et menacent de l'engloutir à jamais, déclenchant un cataclysme qui bouleverse l'harmonie de la famille Padavano. Les liens rompus peuvent-ils être réparés ? L'amour, la dévotion et la loyauté des quatre sœurs peuvent-ils être restaurés ? <br><i>Les Bien-aimés</i> est un grand roman sur l'amour sous toutes ses formes. Que se passe-t-il quand on choisit d'aimer l'autre non en dépit de ce qu'il est, mais justement pour ce qu'il est ? Qu'arrive-t-il quand on décide de vivre selon sa propre vérité intérieure ?</p>

Les Mandragores

Degardin, Marius
Paris, années 80, rue de la Folie-Méricourt, un restaurant italien à l’abandon, l’Amore e Gusto, abrite une fratrie d’orphelins : les Cipriani. Benito, le petit dernier, a tout juste 18 ans. Il aimerait avoir l’assurance et la rage de Primo, la bonté naturelle et la force de Piero, ou encore la révolte de sa sœur, Chiara. Il aimerait leur dire, ...

Les Petits farceurs

La Rochefoucauld, Louis-Henri de
<p><b>" La vie, c'est dommage, ne peut pas toujours être une comédie. " <br> - Rentrée littéraire 2023 -</b><br><br>Lorsque Paul le provincial rencontre Henri le Parisien, c'est l'amitié immédiate. Ils sont étudiants et s'imaginent des destins flamboyants. Devenu un journaliste dilettante, Henri découvre les arrière-cuisines de la presse et de l'édition. Paul publie un premier roman ambitieux - que personne ne lit. Malgré cet échec, un éditeur rompu à tous les coups lui propose d'écrire dans l'ombre les best-sellers des autres. Mais peut-on prêter sa plume sans venre son âme ? <br>Dans un Paris dont la cruauté pousse à la mélancolie ou au détachement, même l'amitié est mise à l'épreuve ; tout autant que l'amour, dernier carrefour des illusions. Paul et Henri s'étaient rêvés grands écrivains, ils ne seront jamais que de petits farceurs...</p>

Les Promesses orphelines

Marchand, Gilles (1976-....)
<p><i>Rentrée littéraire 2025</i></p> <p>On racontait qu'on allait marcher sur la Lune, on disait qu'en l'an 2000 on se déplacerait en voiture volante. On parlait d'un Aérotrain capable de battre tous les records de vitesse.</p> <p>Mais comment participer à tout ça quand on vit, comme Gino, au fin fond d'un village de l'Orléanais, quand le bulletin scolaire est en berne, quand on se demande comment séduire Roxane, la fille entrevue au bal du village des années plus tôt ?</p> <p>Gilles Marchand, fidèle à ses personnages toujours en décalage, nous offre une traversée poétique des Trente glorieuses par un jeune idéaliste, la tête pleine de rêves plus grands que lui, acteur à sa manière d'un monde en accélération où le bonheur pour tous semblait à portée de main.</p>

Les Sœurs

Khemiri, Jonas Hassen (1978-....)
“Tout ce que vous aimez, vous le perdrez.” Telle est la malédiction qui pèse sur les soeurs Mikkola, et peut-être aussi sur Jonas, qui, trente ans durant, cherchera à percer le mystère de leur disparition. <br> Stockholm, 1991. Trois soeurs insaisissables, aussi magnétiques qu’éphémères, surgissent dans la vie de Jonas. Très vite, il pressent que leur destin est lié à cet homme qu’il a toujours cherché à comprendre : son père. Puis un jour, elles disparaissent. <br> De la Suède à la Tunisie, de New York à Berlin, du souvenir à l’oubli, Khemiri livre une odyssée littéraire d’une force et d’une subtilité redoutables.

Les Universalistes

Brown, Natasha
  Dans une ferme isolée du Yorkshire, un homme est brutalement assommé à l’aide d’un lingot. Que faisait le principal suspect de cette attaque au milieu d’un groupe de squatteurs ? Qui est le propriétaire de cette demeure et de cette arme en or massif  ? Hannah, une jeune journaliste, a mené l’enquête et interrogé tous les protagonistes pour nous livrer le récit précis des événements : un banquier cynique, une polémiste iconoclaste et un groupuscule anarchiste dont les chemins n’auraient jamais dû se croiser.<br>  Mais lorsque se termine l’article d’Hannah, publié par un célèbre magazine, la caméra change soudain d’épaule et nous rencontrons les acteurs de ce drame devenu viral. Au centre de cette galaxie de personnages se trouve Lenny, chroniqueuse et autrice de deux livres viscéralement «  anti-woke  ». Grande gueule, maligne, drôle – et délicieusement détestable –, elle aussi connaît le pouvoir d’un récit efficace. Hannah avait besoin de l’histoire du lingot pour lancer sa carrière de journaliste, Lenny avait besoin de visibilité pour accroître sa surface médiatique. Mais à jouer avec les lecteurs, c’est toute la société qu’on risque de mettre à feu…<br><em>  Les Universalistes</em> explore le pouvoir du langage et questionne notre vigilance face à l’information. La plume de Natasha Brown est d’une férocité jouissive et nous rappelle que derrière une plaisanterie ou une métaphore bien sentie, se cachent parfois des discours dangereusement populistes. Un roman aussi addictif que brillant qui a déjà conquis le Royaume-Uni.<br><br><em>Traduit de l'anglais par Marguerite Capelle</em>

Les certitudes

Semelin, Marie
« Le 9 octobre 2023 à douze heures une, comme tous les lundis, une foule d’étudiants entre dans la bibliothèque du Centre Pompidou. Ce jour-là une petite femme au chignon blanc trotte parmi eux. Elle demande un renseignement et accède au premier étage.  <br>Durant une semaine, elle lit la presse. Elle étale les titres sur une large table noire, à proximité des box de métal où se trouvent les journaux. Puis elle sollicite un documentaliste. Le jeune homme, serviable et patient, l’aide à effectuer ses recherches sur ordinateur. D’abord en lettres latines et ensuite, grâce à des claviers en ligne, en hébreu et en arabe.<br>Il l’ignore, mais il est désormais le seul à savoir qu’elle parle ces deux langues. »<br><br>De 1955 à aujourd’hui, entre Jérusalem et Ramallah, Marie Semelin signe un roman bouleversant d’humanité où chacun des personnages affronte ses contradictions jusqu’à ce que ses certitudes vacillent.

Les crédits

Peynaud, Damien
"Avoir un crédit, avoir des crédits. Cet avoir est un mensonge. Combien mon père en avait-il ? Des mensonges et des crédits." Ce livre n’est ni une autofiction ni un témoignage ni un récit. Son amplitude dépasse celle du cas personnel : à partir d’une exploration de l’intime et des souvenirs, ce texte inclassable interroge nos tribulations dans le monde matériel, notre poursuite du bonheur et la fragilité de nos images à l’ombre de l’industrie et de la finance. Pour ce faire, Gérard Jugnot, John Steinbeck, Sergio Leone, Louis de Funès, la Banque de France et le Tribunal judiciaire de M. nous accompagneront dans notre déambulation.

Les derniers jours de l’apesanteur

Caro, Fabrice (1973-....)
L’ANNÉE DU BAC, LA MEILLEURE PÉRIODE DE NOTRE VIE EN MÊME TEMPS QUE LA PIRE. "Je m’étais façonné un faux moi intégralement taillé pour lui plaire. Elle avait adoré Le cercle des poètes disparus ? C’est dingue, c’était mon film culte. Elle aimait Sting et surtout son dernier album en date … Nothing Like the Sun ? Je vénérais cet album, de manière inconditionnelle. Elle admirait le chanteur pour son implication dans la défense de la forêt amazonienne aux côtés du chef Raoni ? J’étais à deux doigts de venir au lycée le lendemain avec un plateau de terre cuite coincé dans la lèvre inférieure…" Jonglant avec l’euphorie et la fébrilité de nos dix-huit ans, Fabrice Caro livre la chronique drolatique d’une année de terminale à la fin des années 80. Fabrice Caro a publié près de quarante bandes dessinées, dont le fameux Zaï zaï zaï zaï et les deux plus récents albums d’Astérix. Il est aussi l’auteur de six romans parus aux Éditions Gallimard : Figurec (2006), Le discours (2018), Broadway (2020), Samouraï (2022), Journal d’un scénario (2023) et Fort Alamo (2024).

Les petits de Décembre

Adimi, Kaouther (1986-....)
<p>C'est un terrain vague, au milieu d'un lotissement de maisons pour l'essentiel réservées à des militaires. Au fil des ans, les enfants du quartier en ont fait leur fief. Ils y jouent au football, la tête pleine de leurs rêves de gloire. Nous sommes en 2016, à Dely Brahim, une petite commune de l'ouest d'Alger, dans la cité dite du 11-Décembre. La vie est harmonieuse, malgré les jours de pluie qui transforment le terrain en surface boueuse, à peine praticable. Mais tout se dérègle quand deux généraux débarquent un matin, plans de construction à la main. Ils veulent venir s'installer là, dans de belles villas déjà dessinées. La parcelle leur appartient. C'est du moins ce que disent des papiers " officiels ".<br><br> Avec l'innocence de leurs convictions et la certitude de leurs droits, les enfants s'en prennent directement aux deux généraux, qu'ils molestent. Bientôt, une résistance s'organise, menée par Inès, Jamyl et Mahdi.<br><br> Au contraire des parents, craintifs et résignés, cette jeunesse s'insurge et refuse de plier. La tension monte, et la machine du régime se grippe.<br><br> A travers l'histoire d'un terrain vague, Kaouther Adimi explore la société algérienne d'aujourd'hui, avec ses duperies, sa corruption, ses abus de pouvoir, mais aussi ses espérances.<br><br> Née en 1986 à Alger, <b>Kaouther Adimi</b> vit désormais à Paris. Après deux premiers livres, <i>L'Envers des autres </i>(prix de la Vocation 2011) et <i>Des pierres dans ma poche</i>, elle connaît un important succès avec <i>Nos richesses</i> (Prix Renaudot des lycéens), paru au Seuil en 2017, évocation du légendaire libraire et éditeur Edmond Charlot.<br><br></p>

Les preuves de mon innocence

Coe, Jonathan (1961-....)
L’arrivée de Liz Truss au 10, Downing Street. Des ultraconservateurs réunis dans un vieux manoir. Une société secrète d’étudiants en plein Cambridge. Plusieurs morts mystérieuses. Des jeunes femmes en quête de vérité. Et une vieille inspectrice bien trop gourmande… Voici quelques ingrédients du nouveau roman virtuose de Jonathan Coe, le plus brillant et charming des auteurs britanniques, qui se joue ici des codes du polar pour mieux dénoncer montée des extrêmes et désinformation.

Les éléments - Prix Femina étranger, prix du Roman Fnac

Boyne, John (1971-....)
D’une mère en fuite sur une île à un jeune prodige des terrains de football en passant par une chirurgienne des grands brûlés hantée par des traumatismes, et enfin, un père qui monte dans un avion pour un voyage initiatique avec son fils, John Boyne crée un kaléidoscope de quatre récits entrelacés pour former une fresque magistrale.<br>  Grâce à une prose envoûtante, John Boyne sonde les éléments et les êtres avec une empathie extraordinaire et une honnêteté implacable, nous mettant sans cesse au défi de confronter nos propres définitions de la culpabilité et de l’innocence.   <em>Traduit de l’anglais (Irlande) par Sophie Aslanides</em>

Maintenant que l'hiver

Sebban, Olivier (1970-....)
Un hiver sans précédent règne sur la France en raison du changement climatique. Un État néototalitaire s’y installe. Son idéologie faussement bienveillante interdit les moteurs thermiques et la consommation de viande. Thomas, ancien mécanicien moto, tente de chercher sa voie dans cet univers. Trahi par les siens, il est impliqué malgré lui dans un trafic de viande clandestin, en pleine expansion depuis la Grande Prohibition. Avec son ami Sofiane, il survit dans une ville partagée entre quartiers aisés et délabrés. Dans un territoire morcelé où plus personne ne circule librement, tous deux vont à la rencontre d’une humanité migrante dont les filières se confondent avec celles du trafic carné. L’histoire d'amour entre Thomas et Sandra, fille d’une députée influente, va changer sa vie ainsi que celle de Sofiane, précipitant les deux amis dans une machination politique, et le pays dans des émeutes et le chaos. Entre tableau dystopique et récit réaliste, Maintenant que l’hiver nous livre le portrait d’un jeune homme désœuvré dans un monde à la dérive.

Marcher dans tes pas

Récondo, Léonor de (1976-....)
<p>" Je suis sur ta clavicule, sur ton poignet, dans tes mains. Je suis dans tes cheveux, sur ton sein, dans tes yeux. Je regarde ta bouche, tes mouvements, ta robe. Je te connais sans te connaître, Enriqueta. " <br> <br>La vie d'Enriqueta bascule le 18 août 1936, quand, en quelques minutes, elle doit fuir la maison familiale d'Irun menacée par les franquistes. Ce jour-là, elle perd tout. <br> <br>Quarante ans plus tard, sa petite-fille, Léonor, naît française. Pourtant, lorsqu'une loi espagnole permet aux descendants d'exilés politiques d'obtenir la nationalité perdue, elle décide de la demander. Pourquoi tourner et retourner une terre emplie de fantômes ? Et qui était au juste Enriqueta ? <br>Tissant souvenirs d'enfance, imaginaire romanesque et regard poétique, Léonor de Récondo se fraie un chemin vers celles et ceux que la guerre civile a voulu effacer. Un livre pour dire l'amour. Et ne jamais oublier.</p>

Nancy-Saïgon

Genoudet, Adrien (1988-....)
<p>Quelque part en Lorraine un jour de 2020, pour faire de la place dans le caveau familial, Simone est incinérée. On redécouvre alors l’habit traditionnel indochinois qu’elle portait dans son cercueil. Une tunique de couleur bleue dont on ne savait qu’une chose : le mari de Simone, Paul, la lui avait envoyée au début de la guerre d’Indochine, avant de disparaître.<br>Le narrateur hérite de ce vêtement en même temps que d’un carton portant la mention « Nancy-Saïgon » et contenant la correspondance de Paul et Simone. Reclus dans son studio, il parcourt ces lettres. Au fil des pages, un homme apparaît – un certain Tilleul. Un homme dont le rôle se révèle complexe, voire trouble. Et qui semble faire le lien entre des désirs et des crimes.<br>Dans ce roman au style éblouissant, le face-à-face entre deux êtres, égarés ensemble au bout du monde, évolue au gré des langueurs et des férocités de la guerre. À travers le passé colonial de l’Indochine, c’est ainsi l’histoire d’une famille qui se trouve bouleversée.</p><p><b>Adrien Genoudet</b> est né en 1988. Écrivain et cinéaste, il est l’auteur de <i>L’Étreinte</i> (Inculte, 2017). Aux Éditions du Seuil, il a signé <i>Le Champ des cris</i> (2022) pour lequel il a reçu le prix Révélation de la Société des gens de lettres et le prix Millepages.</p>

Nos soirées

Hollinghurst, Alan (1954-....)
<p><strong><em>Le style inimitable et le regard si fin de l’écrivain sur la société britannique réjouissent toujours autant. Superbe.TTTT</em></strong> - Télérama</p><p><strong><em>Palmarès Livres Hebdo des livres préférés des libraires </em></strong></p><p><strong><em>Nos soirées s'impose comme un nouveau classique de la littérature anglaise. </em></strong>Les Echos</p><p><strong><em>Nos soirées est le meilleur roman qui ait été écrit sur la Grande-Bretagne contemporaine au cours des dix dernières années. C'est drôle, mais aussi désespérément émouvant.</em></strong>The Sunday Times</p><p><strong><em>Nos soirées est le plus émouvant des romans d'Alan Hollinghurst. </em></strong>Page des libraires</p><p>Dave Win, enfant métis de la classe ouvrière, a treize ans lorsqu’il est invité pour la première fois au domaine des Hadlow, les mécènes qui ont financé sa bourse d’études dans la prestigieuse Bampton School. Le week-end qui se présente, avec ses défis et ses rencontres surprenantes, va lui ouvrir les portes d’un monde nouveau et l’exposer à la violence du fils Hadlow, Giles.</p><p>Tandis que le récit, embrassant un demi-siècle, s’achemine vers le présent, les valeurs et les existences respectives de Dave et de Giles divergent radicalement jusqu’à entrer en collision : l’un, devenu un acteur de théâtre talentueux, est toujours prêt à s’élever contre les conventions et la discrimination ; l’autre, puissant politicien de droite, cherche à imposer une vision de l’Angleterre profondément réactionnaire.</p><p><strong>Sous la plume de l’un des plus brillants romanciers anglais contemporains, lauréat du Booker Prize, <i>Nos soirées </i>est une peinture remarquable de l’Angleterre, des années 1960 au Brexit</strong>. Une histoire de classe et de racisme, d’art et de sexualité, d’amour et de violence.</p>

Nourrices

Cressan, Séverine (1976-....)
<p>Un premier roman français exceptionnel, aussi sensuel que bouleversant. A travers les aventures de quelques femmes, on découvre l'incroyable vie des nourrices, ces mères invisibles sur lesquelles a reposé toute une industrie pendant plusieurs siècles. <br>Dans ce village, c'est du corps des femmes qu'on tire l'argent qui fait vivre les familles. Car ici, on vend une denrée précieuse : le lait maternel. Sylvaine, son propre enfant à peine sevré, accueille chez elle comme tant d'autres une "petite de la ville". Mais une nuit, en pleine forêt, elle découvre un bébé abandonné dans une clairière et à ses côtés un carnet qui raconte son histoire. Elle ne pourrait veiller sur ces trois nourrissons et quand celle dont elle a la garde meurt dans son sommeil, elle n'hésite pas à échanger les bébés. L'enfant mystérieuse prend la place de Gladie, cette petite fille qui lui avait été confiée... <br> Avec ce premier roman sensuel et bouleversant, Séverine Cressan révèle les rouages troublants d'une industrie méconnue. Dans ces pages inoubliables, elle nous entraine dans un univers où la nature et l'enchantement ne sont jamais loin et réinvente l'histoire de ces mères invisibles. <br>Sélection Prix Fnac 2025, Sélection Prix Premières Plumes 2025, Sélection Talents Cultura 2025</p>

Où les étoiles tombent

Sapin-Defour, Cédric (1975-....)
Le vendredi 12 août 2022, au bout d’une vallée étincelante dans la province de Bolzano, un couple affranchi de toute contrainte s’envole l’un à la suite de l’autre, en parapente. Cédric et Mathilde, deux passionnés de montagne, ont mille fois fait le geste de se jeter dans l’air pur.<br>Cédric se tourne, il ne voit plus Mathilde. Dans le halètement des minutes incertaines le menant jusqu’au lieu de la chute, seules des questions. A-t-elle survécu ? Que faire ?<br><br>Découpé en scènes à suspense, ce récit qui vous saisit à la gorge est roman-vrai d’un couple à l’unisson de son désir de liberté et mémoire d’une reconstruction qui prendra plusieurs années. Mathilde doit tout réapprendre. C’est une page blanche que l’amour imbibe, sur laquelle s’écrit une existence à réinventer et qui nous interroge. Tandis que l’autre renaît, qu’est-ce qui meurt en soi ? Comment ensemble se reconstruire ?<br>Ode à la beauté de l’instant, ce livre puissant est avant tout un hymne à la vie.  

Penser contre soi-même

Devers, Nathan (1997-....)
<P><STRONG>Palmarès <EM>Les 100 livres de l'année 2024</EM></STRONG> - <STRONG>Lire Magazine</STRONG></P><P><STRONG><EM>Prix Cazes - Brasserie LIPP 2024</EM></STRONG></P><P><STRONG><EM>Sélection de Printemps du Prix Renaudot</EM></STRONG></P><P><STRONG>Pourquoi la philosophie ?</STRONG></P><P><STRONG>Qu’apporte-t-elle à l’existence ?</STRONG></P><P><STRONG>Que change-t-elle à nos vies ?</STRONG></P><P><STRONG>Nathan Devers</STRONG> a voulu répondre à ces questions de manière personnelle : pourquoi, alors qu’il avait choisi de devenir rabbin au terme d’une adolescence très croyante, a-t-il perdu la foi ? Comment a-t-il pu abandonner une vocation profonde au profit d’un univers sans dogme ?</P><P>Intense et puissant, avec sa poésie mais aussi sa violence, ce récit est une vibrante invitation à philosopher, c’est-à-dire à penser contre soi-même. Une quête universelle et pourtant difficile : le désir d’échapper à ses préjugés, de bouleverser ses certitudes, d’aller au-delà de l'identité déterminée par sa naissance.</P><P><STRONG>C’est l’histoire d’une rupture vécue comme une aurore.</STRONG><STRONG>Ou comment donner du sens à un monde qui en manque.</STRONG></P><P><STRONG>"<EM></EM>Un livre [..] disert, inventif, éclatant. Feu d'artifice d'écriture, il mêle intelligence et humour, rigueur et poésie. C'est brillant [...]."</STRONG> Roger Pol-Droit - <EM>Le Monde des livres</EM></P><P>"<STRONG> Un récit brillant et intense."</STRONG><EM>La Tribune du Dimanche</EM></P>

Perpétuité

Poix, Guillaume (1986-....)
18 h 45. Une maison d’arrêt du sud de la France. Pierre, Houda, Laurent, Maëva et d’autres surveillants prennent leur service de nuit. Captifs d’une routine qui menace à chaque instant de déraper, ces agents de la pénitentiaire vont traverser ensemble une série d’incidents plus éprouvants qu’à l’ordinaire. En regardant celles et ceux qui regardent, Guillaume Poix plonge dans le quotidien d’un métier méconnu, sinon méprisé, et interroge le sens d’une institution au bord du gouffre.

Puisque l'eau monte

Bon, Adélaïde (1981-....)
<strong>Toujours elle s&rsquo;est fixé des attentes impossibles, les meilleures études, le meilleur job, le meilleur parti. Elle a réussi. Elle est parfaite, jusqu&rsquo;au bout des ongles. </strong><br/><BR /> Elle a fait de son corps de ses mots de sa vie, un paysage. Un jardin à la fran&ccedil;aise, magnifique, d&rsquo;où rien ne dépasse. Avancer, ne pas regarder en arrière. <br/><BR /> Mais il y a eu cette nuit aux Saintes-Maries, et soudain le jardin a pris l&rsquo;eau, et elle ne reconnaît plus ni son compagnon, ni elle, ni rien. Peu à peu, des émotions enfouies, des questions irrésolues et des souvenirs anciens remontent, ceux de l&rsquo;&thinsp;été de ses quatorze ans, cet été qui aura pris sa mère pour la remplacer par une autre.<br/>

Répondre à la nuit

Ledig, Agnès (1972-....)
<p>Installée dans une ferme en lisière de forêt vosgienne, <strong>Agnès Ledig</strong> puise son inspiration auprès des animaux et des plantes qui l’entourent.</p><p><strong>C’est là qu’est née l’histoire de Témis</strong>, archère amoureuse des cerfs, Rémy, bûcheron sensible et protecteur, Maxime, audionaturaliste discret et passionné, ou encore Victoire, soigneuse aux doigts de fée.</p><p><strong>En nous plongeant au cœur d’une nature sauvage menacée,</strong><em>Répondre à la nuit</em><strong>nous pousse dans nos retranchements</strong> : jusqu’où devrons-nous aller pour défendre le vivant ?</p>

Simone Émonet

Millet, Catherine (1948-....)
Elle était née en 1918 à la veille d’une mauvaise victoire et elle s’était mariée en 1939, quelques mois avant que son mari ne parte à la guerre pour être retenu prisonnier pendant cinq ans. Elle était jolie, élégante, et intelligente. Elle était appréciée, mais, comme on disait, elle avait eu des malheurs. Un matin splendide du printemps 1982, elle décida d’en finir avec ce corps dont elle n’avait plus d’image. Je suis sa fille, et à moi il reste quantité d’images, et je fais avec.

Sous leurs pas les années - Rentrée littéraire 2025

BORDENET, Camille
<p><b>PRIX OUEST- FRANCE - TERRE DE FRANCE<br>Sélection Prix Mousquetaire du premier roman<br><i>Un premier roman qui retrace une amitié féminine tourmentée, dans une France de hameaux et de brume, où les émotions ont un goût parfois vertigineux...</i></b><br>Constance doit rentrer dans son bourg natal en Isère ; sa grand-mère s'en est allée. Présentatrice télé à Paris, elle appréhende de retourner d'où elle vient - et de croiser Jess. Cette presque soeur de l'adolescence. Celle qu'elle a quittée, aussi, sans se retourner, à dix-huit ans. <br> Jess, elle, n'est jamais partie du Valfroid. Elle aime ses lieux-dits brouillardeux, ses paysages rudes et puissants, parcourus à bord de son car scolaire. <br> Les deux jeunes femmes pourront-elles se retrouver et encore se comprendre ? Ou se sont-elles engagées sur des pentes trop contraires ? <br> Dans ce premier roman où les émotions deviennent vertigineuses, Camille Bordenet donne la voix à toute une génération et dépeint les contours des campagnes d'aujourd'hui, serrant les rangs à la salle des fêtes, tandis que se profilent les élections municipales.</p>

TRANSFUGE

MORATON, Gilles
« Ce que je savais, ce que j’ai su a l’instant ou j’ai posé le pied dans cet appartement c’est que je voulais entrer dans ce monde. Le monde des maisons avec salle de bains » Le monde du narrateur est au contraire celui, âpre, des ouvriers agricoles du début du siècle, des travailleurs de la vigne, celui auquel appartient son père qui a fui la misère dans son pays. Un monde où la confrontation au réel est si violente qu’elle efface l’horizon. Dans ce récit, à travers des scènes et des rencontres marquantes toujours émouvantes qui ont jalonné son parcours de transfuge de classe, Gilles Moraton revisite son histoire d’autodidacte porté par un immense amour pour la littérature et nous donne ici une autre version, la sienne, du transfuge. Né sur la rive nord de la Méditerranée vers le milieu du siècle dernier, Gilles Moraton, fils d’immigrés espagnols, a été garçon de café, maître d’hôtel, vendeur d’encyclopédies au porte-à-porte, tailleur de vigne, vendangeur, chômeur, manutentionnaire de caisses d’huîtres, vendeur de vin des Corbières, avant de rejoindre les rangs des bibliothécaires-écrivains, spécialisé dans le livres anciens. Auteur de romans et de pièces de théâtre, il est traducteur de l’espagnol et de l’italien.

Tant mieux

Nothomb, Amélie (1966-....)
<p><strong>« Tant mieux : la version joyeuse du sang-froid » <br></strong></p><p><strong>Amélie Nothomb</strong></p><p><strong><br></strong>Pour la première fois, après son père dans <em>Premier sang</em> (2021) et <em>Psychopompe</em> (2023), Amélie Nothomb évoque sa mère, et le lien singulier qui les unissait.</p>

Terres Promises

Dupré La Tour, Bénédicte
Dans ce roman choral passionnant, entendez la voix des oubliés : la prostituée qui attend l'heure de se faire justice ; l'indigène qui s'émancipe de son clan ; l'orpailleur fou défendant sa concession.Parmi les colons et les exilés, vous croiserez sans doute la route du déserteur. Et après avoir parcouru les étendues sauvages, ...

Toutes les vies

Warrior, Rebeka
« Une nuit, dans notre bicoque sur la plage, j’ai fait un drôle de cauchemar.<br>La mort contournait la moustiquaire et tentait perfidement de s’introduire dans notre lit.<br>Elle attendait tapie dans l’ombre que je m’endorme pour s’infiltrer et prendre Pauline.<br>C’était elle qu’elle voulait.<br>Elle s’en fichait de moi.<br>Je lui mettais des bâtons dans les roues.<br>Ça ne lui plaisait pas.<br>Je passais la nuit à monter la garde.<br>La mort était mécontente.<br>Au petit matin, je m’étais assoupie, elle était venue souffler près de mon visage.<br>Elle avait murmuré quelque chose, mais je n’avais pas compris quoi.<br>Elle parlait latin ou suédois.<br>Juste pour me faire chier. »<br><br>Premier roman virtuose, <em>Toutes les vies</em> est le récit d’une histoire d’amour sublime, d’un deuil impossible et d’une quête spirituelle qui sauve.

Tressaillir

Pourchet, Maria
« J’ai coupé un lien avec quelque chose d’aussi étouffant que vital et je ne suis désormais plus branchée sur rien. Ni amour, ni foi, ni médecine. »<br>Une femme est partie. Elle a quitté la maison, défait sa vie. Elle pensait découvrir une liberté neuve mais elle éprouve, prostrée dans une chambre d’hôtel, l’élémentaire supplice de l’arrachement. Et si rompre n’était pas à sa portée ? Si la seule issue au chagrin, c’était revenir ? Car sans un homme à ses côtés, cette femme a peur. Depuis toujours sur le quivive, elle a peur.<br>Mais au fond, de quoi ?<br><br>Dans ce texte du retour aux origines et du retour de la joie, Maria Pourchet entreprend une archéologie de ces terreurs d’enfant qui hantent les adultes. Elle nous transporte au coeur des forêts du Grand Est sur les traces de drames intimes et collectifs.

Tu cherches quoi ?

LE BOT, Adrien
“Les lieux de drague, en France, on en compte presque autant que de supermarchés.” L’arrière d’une zone commerciale, une aire de repos, la lisière d’une forêt. L’auteur nous emmène dans ces territoires aussi nombreux que refoulés. Les témoignages de ceux qui s’adressent à lui, sans jamais qu’il n’apparaisse, se succèdent et fascinent. Brefs, subjectifs, crus. Chaque chapitre porte le nom d'un narrateur. Chacun y raconte sa pratique des lieux, son initiation, au travers des peurs, de l’excitation, des sensations contradictoires et des imaginaires. Hommes mariés, homos, hétéros de tous milieux et toutes origines, ils dépassent les catégories et les injonctions pour explorer leurs fantasmes, faire des rencontres, sortir du quotidien. Et devenir, pour quelques minutes, quelqu’un d’autre. Architecte de formation, Adrien Le Bot développe une pratique au croisement de l’art, de l’architecture, de l’écriture et de la recherche. L’inconscient collectif, les normes et les constructions sociales, ou encore les territoires interlopes sont au coeur de sa démarche. Depuis plusieurs années, il consacre ses recherches aux lieux de drague, qu’il arpente à la manière d’un territoire inconscient, entre le familier et l’étrange.

Un été contraire

VETTER, Pauline
Jolan arrive à Pittsburgh pour retrouver Tim, Régis et Lio, ses trois anciens amis du lycée. Le temps d'un été, ces quatre-là vont profiter d'un appartement prêté par la tante de l'un d'eux, dans une résidence de luxe avec piscine. Ils pensent pouvoir retrouver un âge d'or, le temps où leur amitié était leur raison de vivre. Dans ce cadre idyllique, ces promesses de retrouvailles vont bien vite être ternies par les non-dits, les silences, les évitements. Les souvenirs que ces vingtenaires tout juste entrés dans la vie active pensaient enterrés - ceux de l'accident qui a marqué la fin du lycée et de leur amitié - vont ressurgir au rythme de flashbacks faisant monter crescendo une promiscuité malsaine, des éclats de vengeance ainsi qu'une tension électrique. Pauline Vetter est née en 1997 à Strasbourg. Diplômée du Master Création littéraire du Havre, elle vit aujourd'hui près de Bordeaux. Un été contraire est son premier roman.

Vertu et Rosalinde

Serre, Anne (1958-....)
"J’étais folle du nom de ma nouvelle amie. S’appeler Vertu, tout de même ! Et Angenehm qui signifie agréable en allemand. Vertu Agréable ! Comme un personnage de conte. J’étais au premier et elle au rez-de-chaussée, dans des chambres assez semblables avec petit bureau sous la fenêtre donnant sur le jardin. Et tandis que je travaillotais au mien (prenant des notes, faisant des listes, n’écrivant pas vraiment), je pensais à Vertu située exactement au même endroit juste en dessous, et j’avais l’impression d’être dupliquée en quelque sorte, ce qui n’était pas désagréable." Dupliquée en trente médaillons, diffractée en trente facettes, telle est la narratrice de Vertu et Rosalinde. D’un récit à l’autre, son identité fluctue : tantôt adulte, tantôt enfant, tantôt Annelise, tantôt Hanna… Mêlant les genres et les tonalités, passant de l’émotion au saugrenu, du piquant au mélancolique, Anne Serre, une et multiple, nous entraîne dans une ronde étourdissante qui dessine un génial autoportrait.

Voyage voyage

Pouchet, Victor (1985-....)
"Orso voulait mettre en place ce qu’il appelait la théorie de la grande diversion. Il avait trouvé cette formule dans un livre et elle lui plaisait. Il fallait se changer les idées. Penser à autre chose. Chercher l’aventure dans des endroits inédits ; aller là où ils n’étaient jamais allés ; voir ce qu’ils n’avaient jamais vu ; avancer un peu plus loin, au fond de l’inconnu pour trouver du nouveau." Orso et Marie s’aiment, mais leur quotidien insouciant se heurte à un chagrin brutal. Pour faire diversion, ils se lancent dans un road-trip improvisé. Grandiose et dérisoire, celui-ci les mènera du musée du Poids au musée de l’Amiante, du musée de la Gendarmerie à celui du Pigeon, en passant par Lourdes, la Moselle et Saint-Tropez. Autant d’étapes et de détours pour partir à la recherche d’autres vies que la leur et tenter, dans cette échappée, de préserver en eux un esprit d’enfance que l’âge adulte laisse trop souvent derrière lui. Roman d’amour autant que d’aventures, merveille de drôlerie et de tendresse, Voyage voyage invite à choisir les chemins de traverse pour trouver de la joie là où on ne l’attend pas.

Zem

Gaudé, Laurent (1972-....)
Laurent Gaudé retrouve Zem Sparak et Salia Malberg dans l’univers dystopique de Magnapole et offre une suite addictive et politique à “Chien 51”, roman français préféré des libraires 2022 (Palmarès Livres Hebdo) et récompensé par le prix des Écrivains du Sud. Dans ce second volet, il creuse plus loin encore dans le cynisme de nos sociétés post-modernes pour révéler le prix invisible du confort des uns au détriment des autres. Mais esquisse aussi, loin de la fureur des mégalopoles, l’éventualité d’un ailleurs, d’une terre refuge. Une possible résistance.

Éclaircie

Davies, Carys
1843. Ivar, le dernier habitant d’une île perdue au large de l’Écosse, mène une vie solitaire et paisible, jusqu’au jour où il trouve sur la plage, au pied d’une falaise, un homme inconscient. Le nouveau venu se nomme John Ferguson, pasteur sans le sou envoyé pour chasser Ivar de ces terres et libérer ainsi des hectares de pâturage pour des troupeaux de moutons. Ne se doutant pas des intentions de l’inconnu, Ivar lui fait une place dans sa maison et, bien que les deux hommes ne parlent pas la même langue, un lien fragile se tisse peu à peu entre eux. Pendant ce temps, sur le continent, Mary, la femme de John, attend impatiemment des nouvelles de la mission de son époux. Dans la rudesse de ce décor lointain, au-delà de l’archipel des Shetland, se déploie le drame intime qu’imagine Carys Davies, avec autant de tension que de tendresse : le portrait touchant et cristallin de gens ordinaires ballottés par l’Histoire, et l’exploration de ce qui sépare les hommes comme de ce qui les rapproche. Aussi maîtrisé que surprenant, ce court roman est une merveille narrative au style concis et puissant.

Je voulais vivre

de Clermont-Tonnerre, Adélaïde
Par une nuit glaciale, le père Lamandre recueille une fillette de six ans venue frapper avec insistance à sa porte. L’enfant aux yeux admirables tremble de froid et de faim. Elle a les pieds en sang dans ses souliers à boucles d’argent, mais refuse de répondre aux questions qui lui sont posées. Le vieux prêtre ne saura que son prénom  : Anne. Vingt ans plus tard, Anne est devenue Lady Clarick. Richissime, courtisée, elle a l’oreille des grands et le cardinal de Richelieu ne jure que par elle. Pourtant, dans l’ombre, quatre hommes connaissent son vrai visage et sont prêts à tout pour la punir de ses forfaits. Manipulatrice sans foi ni loi, intrigante, traîtresse, empoisonneuse, cette criminelle au visage angélique a traversé les siècles et la littérature  : elle se nomme Milady.<br>Voici venu le temps d’écarter la légende pour rencontrer la femme. Même un personnage de fiction peut réclamer justice. Ce roman inoubliable, écrit d’une voix puissamment contemporaine, rend vie à Milady et nous offre son histoire dont Dumas a semé les indices dans <em>Les Trois Mousquetaires</em>.<br>Magnifique portrait d’une femme libre menant, pour sa survie, un jeu dangereux. Dans une époque où trop d’hommes voudraient la contraindre et la posséder, elle se bat – jusqu’à la transgression ultime – pour son pays, pour son idéal et pour sa liberté.

L'ami Louis

Le Bihan, Sylvie (1965-....)
"Tu vois, Albert et moi, on ne s’est pas connus, on s’est reconnus. Il m’a sauvé… car il est arrivé dans ma vie à un moment où je croyais le bonheur impossible." En 1976, Élisabeth Daguin est engagée par Bernard Pivot pour préparer une émission d’Apostrophes sur Albert Camus. Ses recherches la mènent au grand ami du Nobel de littérature : Louis Guilloux, le fameux auteur du Sang noir, esprit libre, compagnon d’une génération d’écrivains, prix Renaudot 1949 et qui vit désormais à Saint-Brieuc, oublié de tous. Arrivée en Bretagne, Élisabeth rencontre un homme réservé qui se méfie des journalistes. Au fil de leurs échanges, elle découvre le don de "l’ami Louis" pour l’empathie et la fraternité. Sa sagesse offrira à Élisabeth la clé pour se réconcilier avec son passé. À son tour, elle l’aidera à retrouver un amour perdu. Magnifique histoire d’amitié, ce roman est aussi une traversée du XXe siècle littéraire, de Paris à Saint-Brieuc, Londres et Venises, et un hommage vibrant aux "petites gens", à la classe populaire dont Camus et Guilloux étaient les fidèles enfants.
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