Douce campagne
Les cinéastes ont toujours filmé la campagne et ses décors pittoresques, des reliefs provençaux de « Manon des sources » en 1952 aux vallées jurassiennes de « Vingt Dieux » en 2024. Côté scénario aussi, elle inspire : filmer l’authenticité de ses habitants, la fracture entre zones rurales et urbaines, la solitude et l’isolement parfois, ou au contraire la tranquillité qu’on peut y trouver. Partez au vert !
Alexandre le Bienheureux
Alexandre, homme bon vivant et nonchalant, est cultivateur dans une ferme française de la Beauce. Cependant sa vie quotidienne est dirigée par La Grande, son ambitieuse et tyrannique épouse, qui le pousse à bout de force en lui imposant chaque jour une liste de travaux démesurée. Devenu brutalement veuf, il éprouve un grand soulagement et se sent libéré de son labeur : il décide de s'accorder un repos qu'il juge mérité, afin de prendre le temps de savourer la vie. Son comportement sème rapidement le trouble dans le petit village par l'exemple qu'il donne et une partie des habitants décide de le forcer à reprendre le travail. Mais ils échouent et Alexandre commence à faire des émules..
Au nom de la terre
À 25 ans, Pierre reprend la ferme familiale avec enthousiasme. Il s'est formé à l'agriculture au Wyoming et a des rêves plein la tête. Il investit, agrandit la ferme. Les agriculteurs de la région le jalousent et pensent qu'il a la folie des grandeurs. Les dettes s'accumulent et Pierre est incapable de remettre son exploitation sur pied malgré un travail acharné. Son fils voudrait diriger la ferme un jour, mais Pierre sait que il aura bien du mal à redresser la barre. Débute alors une longue descente aux enfers pour ce père de deux enfants, en dépit du soutien de sa femme Claire et de sa famille...
Chien de la casse
Dog et Mirales sont amis d’enfance. Ils vivent dans un petit village du sud de la France et passent la majeure partie de leurs journées à traîner dans les rues. Pour tuer le temps, Mirales a pris l’habitude de taquiner Dog plus que de raison. Leur amitié va être mise à mal par l'arrivée au village d'une jeune fille, Elsa, avec qui Dog va vivre une histoire d'amour. Rongé par la jalousie, Mirales va devoir se défaire de son passé pour pouvoir grandir, et trouver sa place. #Restez jusqu'à la fin. Le film est suivi d'un entretien avec le réalisateur (24 minutes).
Jour de Fête
À Follainville, paisible village de l'Indre, on prépare la fête nationale avec ardeur. Le naïf François, cycliste émérite et facteur indolent, se laisse éblouir par le documentaire projeté sous chapiteau, vantant la poste en Amérique. Piqué au vif par une comparaison narquoise, il se lance dans la tournée postale la plus acrobatique jamais accomplie de mémoire de Follainvillois. Le tourbillon de la vie Dans son coup d’essai, l’un des fleurons du cinéma d’après-guerre, Tati cinéaste invente une forme de burlesque gestuel et visuel inédit en France, pour un hymne à la bicyclette et à la France profonde tourné avec les habitants d'un village qu'il a rendu fameux, Sainte-Sévère. Jour de fête, qui faillit devenir le premier long métrage français en couleurs, est aussi le seul des films de Tati à s’intéresser au monde rural avec, déjà, l’idée de scruter les effets saugrenus de la modernisation dans une campagne alors pratiquement inchangée depuis des générations. S'il n'est pas encore le chroniqueur visionnaire, mi-inquiet, mi-fasciné, de la France des Trente Glorieuses, emportée dans le tourbillon du "progrès", Tati s'affirme d'emblée comme un observateur plein de finesse de la vie de tous les jours. Ce portrait savoureux d'un petit monde irrémédiablement disparu n'en a pris que plus de valeur avec le temps.
À partir de 6 ans
Journal d'un curé de campagne
Un prêtre tient le journal de son quotidien pénible dans la première paroisse où il a été affecté. Son estomac le fait souffrir, ses ouailles résistent à son enseignement, la prière elle-même lui est difficile. Une châtelaine de la paroisse est résolument athée depuis qu'elle a perdu sa fille. Le prêtre tente de la faire revenir à la foi... Une rigoureuse transposition du célèbre roman de Georges Bernanos. L'écrivain mourut en juillet 1948. Le tournage ne commença qu'au printemps 1950, dans un petit village d'Artois et, pendant un an, Bresson reçut chaque dimanche Claude Laydu, jeune comédien débutant qui n'avait tenu que de petits rôles au théâtre pour lui parler de son personnage et le faire répéter. Presque tous les comédiens du film étaient des débutants ou des non-professionnels, comme le curé de Torcy, interprété par un médecin de Paris. Un choix qui allait devenir définitif, érigé en système désormais dans toute son oeuvre ("Pickpocket", "Mouchette"... jusqu'à "L'Argent"), Bresson ne parlant bientôt plus de "comédiens" mais de "modèles". Pour évoquer la force du film, François Truffaut le décrivait comme « aussi vrai qu’une poignée de terre ».
La Guerre des boutons
Entre les enfants de deux villages voisins, les Longevernes menés par Lebrac et les Velrans, menés par l’Aztec, c’est la guerre. Mais le jour où les Velrans apostrophent Grangibus et Tigibus d’une insulte jusque-là inconnue des Longevernes, pourtant experts en jurons fleuris, la guerre prend un tour nouveau. La dernière grande bataille se traduit par la capture d’un prisonnier qu’il faut punir de manière exemplaire. Lebrac se montre particulièrement retors : malheur au vaincu, un Velran, à qui l’on arrache tous ses boutons. En ces temps difficiles, les vêtements sont précieux et l’humiliation totale. La guerre n’est pas près de s’arrêter...
À partir de 8 ans
Les Petites Victoires
Entre ses obligations de maire et son rôle d'institutrice au sein du petit village de Kerguen, les journées d’Alice sont déjà bien remplies. L’arrivée dans sa classe d’Émile, un sexagénaire au caractère explosif, enfin décidé à apprendre à lire et à écrire, va rendre son quotidien ingérable. Surtout qu’Alice, qui n'avait rien vu venir, va devoir aussi sauver son village et son école...
Prix Spécial du Jury et Prix du Public AlloCiné au Festival International du Film de Comédie de l'Alpe d'Huez en 2023.
Manon des sources
En détournant la source ancestrale du village des Bastides blanches, Manon se venge de la méchanceté des habitants à l’égard de son père. Alors que les conséquences dramatiques de la sécheresse suscitent l’émoi, chacun quémande de l’aide, auprès de l’ingénieur aussi bien que du bon Dieu. À la suite d’un sermon accusateur du curé, enjoignant au village de réfléchir sur ses fautes, les langues se délient et pointent la culpabilité d’Ugolin. Ce dernier, fou amoureux de Manon, cherche désespérément le pardon.
Version restaurée (2021)
Super-bourrés
L'année scolaire terminée, les vacances vont enfin commencer pour Janus et Sam. Avant de profiter de leur temps libre, ils sont chargés de se procurer de l'alcool pour la fête de fin d'année du lycée. Les deux adolescents décident de fouiller la cave du grand-père de Janus, à la recherche de bouteilles. Si ils trouvent leur bonheur, ils découvrent également une drôle de machine, un vieil alambic capable de produire une redoutable eau de vie. Il leur faut désormais acheminer tout cela vers le lieu de la fête. Et pour cela, les deux amis doivent faire travailler leurs méninges...
Vingt dieux
Primé à Cannes et aux César, un brillant premier film qui dessine avec tendresse une jeunesse rurale au pays du Comté.
Anthony, alias "Totone", 18 ans, passe le plus clair de son temps à boire des bières et à écumer les bals du Jura avec sa bande de potes. Mais il finit par être rattrapé par la réalité. Après le décès brutal de son père veuf, il se retrouve soudainement responsable de sa petite sœur de 7 ans. Il doit alors trouver un moyen de gagner sa vie. Totone se met en tête de fabriquer le meilleur comté de la région, celui avec lequel il remportera la médaille d'or du concours agricole et son prix de 30 000 euros. Soutenu par les uns, moqué par les autres, il refuse de baisser les bras, même s'il ne connaît rien à la production de fromage...