L'Amérique, aux sources du mythe
Aux lendemains du duel Harris-Trump, le monde entier a les yeux tournés vers les États-Unis. Comme tous les quatre ans, les candidats ont invoqué le mythe américain, célébrant la liberté, l’égalité des chances et l’esprit du « self-made-man ». Des Black Panthers à Walt Disney, de l’Amérique idéalisée des films de John Ford à celle de Michael Cimino, jusqu'au "America first" de Donald Trump, retour sur les fondations de cette culture nord-américaine : une fabrique de mythes souvent bien éloignés de l’Histoire.
"Le Dessous des cartes - De Trump à Biden : quelle diplomatie américaine ?" de Frédéric Ramade (2024)
La Présidence Trump a bouleversé les fondamentaux de la diplomatie américaine : déclinant son "America first" dans tous les domaines, Trump est sorti de grands accords internationaux (Climat / Nucléaire iranien), a remis en question des systèmes d'alliance historiques (avec les Européens, avec les alliés du Pacifique...), entretenu des relations ambigües avec Vladimir Poutine, tout en durcissant encore les tensions avec la Chine.
La Présidence Biden s'est ensuite employée à restaurer les alliances traditionnelles, d'autant plus que l'invasion russe à grande échelle de l'Ukraine depuis février 2022 a fragilisé tout le flanc oriental de l'Europe et que l'attaque terroriste du Hamas contre Israël (et la violente riposte israélienne) ont contraint Washington à se remettre au centre du jeu moyen-oriental. Mais au soir du 5 novembre 2024, quelle sera la nouvelle diplomatie américaine ? De Trump à Harris, deux visions du monde ?
"Le duel - Harris contre Trump" de Michael Kirk et Mike Wiser (2024)
Le 5 novembre 2024, l’élection présidentielle viendra mettre un terme à une campagne mouvementée et ponctuée de drames. Alors que Donald Trump a échappé de justesse à une tentative d’assassinat au cours d’un meeting de campagne en juillet, puis possiblement à un deuxième attentat en septembre, l’actuel président Joe Biden, sous la pression de son propre camp, a renoncé à briguer un second mandat. Depuis, sa vice-présidente Kamala Harris se bat pour maintenir les démocrates à la Maison-Blanche et devenir la première femme présidente de l’histoire du pays. Dans une Amérique profondément divisée, la confrontation entre les deux candidats prend des allures de feuilleton. Mais en dehors de leurs personnalités politiques si contrastées, qui sont véritablement Kamala Harris et Donald Trump ?
Le monde retient son souffle
Spécialiste de la vie politique de son pays, le journaliste Michael Kirk livre à chaque nouvelle élection présidentielle un portrait croisé approfondi des deux adversaires en lice, en analysant les grands enjeux du duel entre démocrates et républicains. Nourri de témoignages et d’images d’archives rares, ce documentaire révèle des aspects méconnus de leurs itinéraires respectifs, tout en examinant les conséquences qu’aurait la victoire de chacun d’entre eux pour les États-Unis comme pour le reste du monde. Un double portrait psychologique et politique affûté, à l'heure où chacun retient son souffle.
"Taylor Swift, les coulisses du succès" de Aaron Thiesen (2024)
Décryptage méticuleux du phénomène Taylor Swift, bien au-delà de la sphère musicale.
Taylor Swift incarne tous les superlatifs. Artiste la plus streamée au monde, elle est également la chanteuse la plus récompensée de tous les temps et a réalisé la tournée la plus rentable de l’histoire. Alors que les États-Unis se montrent plus divisés que jamais à l’approche de l’élection présidentielle, la moitié des Américains, qu’ils votent républicains, démocrates ou pas du tout, se rangent sous sa bannière pour se revendiquer “Swifties”. Ayant exprimé son soutien à Kamala Harris sur les réseaux sociaux, la chanteuse pourrait donc exercer une influence considérable sur le résultat du scrutin. Après avoir fait le portrait de Beyoncé et de sa sœur, Solange Knowles, puis de Rihanna, Aaron Thiesen décrypte l'émergence de cette jeune icône contemporaine, qui fut star à 16 ans en promouvant une musique country jusque-là reléguée aux marges de l’industrie.
Légende vivante
De la Pennsylvanie à Nashville, Tennessee, ce documentaire évoque d'abord les tout débuts de sa carrière, de sa passion enfantine pour le chant à ses premiers succès d'adolescente, grâce entre autres à son premier producteur, Steve Migliore, son ancienne professeure d'art plastique, qui enregistra ses concerts les plus anciens, et le chanteur de country Pat Garrett, qui l'enrôla toute jeune fille dans son groupe. Puisant dans une masse d'archives, dont certaines privées et inédites, pour comprendre comment cette talentueuse jeune chanteuse a accédé si vite à un statut de légende vivante, il met en évidence son don singulier pour la composition, son sens des affaires, son exigence de liberté artistique et sa relation très spéciale avec ses fans.
America First, le bilan
Au fil du récit d’acteurs clés, une immersion dans les coulisses diplomatiques de l’ère Trump, entre stupeur et tremblements. Norma Percy signe une investigation édifiante sur l’histoire en marche.
Reconstituant minutieusement l’histoire en marche dans les pas des dirigeants, selon la méthode éprouvée des productions Brook Lapping, cette série documentaire, qui rappelle les éructations du président américain battu par Joe Biden en novembre dernier et la stupéfaction, au mieux amusée, de ceux auxquels elles s’adressent, met aussi à nu les failles de la diplomatie et la fragilité des équilibres planétaires. Car les homologues de Donald Trump et l’armada de ses conseillers (dont ceux qu’il se targue d’avoir remerciés, même s’ils ont démissionné) racontent aussi leur impuissance à contrôler un chef d’État qui entend diriger son pays − et imprimer le monde de sa marque ignorante au péril de la paix − comme il a géré son empire, sûr que tous les coups ou presque sont permis.
Épisode 1 : L'Europe doit payer
Épisode 2 : L'ennemi au Moyen-Orient
Épisode 3 : La Chine ne gagnera pas
America
Novembre 2016 : les États-Unis s’apprêtent à élire leur nouveau président. AMERICA est une plongée vertigineuse au cœur de l’Arizona, à la rencontre des habitants d’une petite ville traversée par la Route 66, les héritiers cabossés du rêve américain qui nous livrent leurs espoirs et leurs craintes.
American Epic - Aux racines de la musique populaire
Mêlant archives et témoignages rares, ce documentaire raconte la fabuleuse épopée de la musique populaire (country, gospel, latino, rhythm’n’blues…) aux États-Unis, portée par l'essor de l'industrie du disque.
En 1926, l'essor de la radio dans les foyers provoque une baisse affolante des ventes de disques aux États-Unis. Pour s'imposer face à ce nouveau concurrent, les labels de musique parcourent le sud du pays à la recherche de nouvelles sonorités. Grâce au phonographe mobile et électrique, Ralph Peer, le producteur de Victor Talking Machine Company, organise des séances d'enregistrement dans un hôtel de Bristol, Tennessee, en 1927. Une annonce dans un journal local lui permet de découvrir Jimmie Rodgers, mais aussi la Carter Family, qui posent les bases de la country. Ralph Peer et d'autres dénicheurs de talents vont bientôt donner une audience nationale, puis mondiale à des styles ancrés régionalement, des chanteurs gospel d'Alabama aux musiciens blues du Mississippi en passant par des artistes latinos comme Lydia Mendoza.
Road-movie musical
En sillonnant les États-Unis à la rencontre des héritiers de ces pionniers, ce vibrant documentaire redonne vie à un moment crucial de l'histoire de la musique populaire. Les très riches archives, commentées par de nombreux intervenants (parmi lesquels Jack White, ancien membre du groupe The White Stripes et coproducteur du film), permettent de (re)découvrir d'incroyables artistes et leur musique. Un son brut, immortalisé dans une magistrale bande sonore, qui est aussi un voyage dans l'Amérique rurale des années 1920.
Bison : une histoire de l'Amérique
Sur la trace des bisons, animal sacré des Amérindiens et symbole américain meurtri. Une fresque de Ken burns.
Comment le bison, principale ressource des Amérindiens, fut exterminé au XIXe siècle puis sauvé de l'extinction au XXe. Cette nouvelle fresque historique de Ken Burns (Vietnam) retrace en filigrane la dépossession des peuples autochtones.
Fantômes
Avec son habituel sens du récit et du détail, Ken Burns entrecroise témoignages, analyses et archives – lesquelles s'avèrent beaucoup plus riches, forcément, dans la seconde partie – pour retracer cette histoire méconnue, qui jusqu'à notre présent, confronté à la menace d'une extinction de masse, demeurait l'exemple le plus spectaculaire de l'appétit de la civilisation occidentale pour la destruction de son environnement. En filigrane, l'auteur de The War et ses interlocuteurs, dont nombre de descendants des tribus qui vécurent en osmose avec le bison, racontent la spoliation méthodique des "Native Americans", si longtemps occultée par l'histoire officielle. Une fresque poignante et captivante, qui fait revivre des personnages inoubliables et donne voix aux fantômes et aux vaincus de la légende de l'Ouest.
Les épisodes
Mémoire de sang
Histoire d'une renaissance
City Hall
À 90 ans, Frederick Wiseman, documentariste chevronné passionné par la politique américaine, revient dans sa ville natale et investit la municipalité de Boston, où le maire démocrate Martin J. Walsh et ses équipes travaillent dans un esprit participatif et collaboratif avec les citoyens à la mise en place d'une politique sociale, culturelle et égalitaire.
Comment Trump a manipulé l'Amérique
Cette enquête riche en révélations dévoile les dessous du scandale Cambridge Analytica et le rôle méconnu du milliardaire ultraconservateur Robert Mercer, qui a fait gagner Donald Trump en 2016.
C'est en mars 2018 qu'a éclaté le scandale Cambridge Analytica. Plusieurs médias, dont le Guardian, qui avait tenté d'alerter l'opinion avant même la présidentielle américaine, révèlent alors comment les données personnelles de 87 millions d'utilisateurs de Facebook ont été recueillies et exploitées par cette société pour favoriser Donald Trump. Menée pendant plusieurs mois par le réalisateur Thomas Huchon, cette enquête dévoile un nouveau pan de l'affaire, en détaillant à la fois la manière dont ces données ont été utilisées et le rôle méconnu de celui qui a financé et orchestré cette gigantesque manipulation : le milliardaire ultraconservateur Robert Mercer, qui dirige le très performant fonds d'investissement Renaissance Technologies. Celui qui a racheté en 2012 le site d'extrême droite Breitbart News contrôle également la société Cambridge Analytica, et décide d'utiliser les deux pour imposer son agenda politique à la nation tout entière.
"Faits alternatifs"
En juillet 2016, après avoir opté pour le candidat Ted Cruz, éliminé lors des primaires, Mercer et sa fille Rebekah proposent à Donald Trump leur aide financière et médiatique, en échange d'une place de premier plan dans l'équipe de campagne pour Steve Bannon, limogé depuis de la Maison-Blanche, et pour Kellyanne Conway, toujours conseillère du président – elle fera sensation dans les premiers jours du mandat en parlant de "faits alternatifs" dans une conférence de presse. Ce documentaire éclaire surtout la nature et l'ampleur des manœuvres orchestrées par Mercer pour faire élire le candidat Trump, grâce notamment à des fake news ciblées et diffusées massivement, qui ont fait basculer le vote de millions de citoyens.
Country Music
La fascinante histoire de la musique la plus populaire aux États-Unis.
Composé de moments musicaux mémorables, d’interviews de plus de 80 artistes, d’extraits de films et de photographies souvent inédits, ce documentaire nous plonge dans une fresque historique et musicale où les histoires intimes s’entremêlent à la grande l’histoire de l’Amérique. Explorant l’évolution de cette forme artistique aux origines populaires diverses, depuis ses débuts dans l’Amérique profonde jusqu’à la fin du XXe siècle, il nous révèle les parcours incroyables des personnalités et chanteurs qui en ont fait “la musique de l’Amérique”.
Épisode 1 : Les débuts
Épisode 2 : Hard Times (1933 - 1945)
Épisode 3 : Le Shakespeare hillbilly (1946 - 1952)
Épisode 4 : I Can’t Stop Loving You (1953 - 1963)
Épisode 5 : Les enfants de l'Amérique (1964 - 1968)
Épisode 6 : Will the Circle Be Unbroken? (1968 -1972)
Épisode 7 : Are You Sure Hank Done It This Way? (1973 - 1983)
Épisode 8 : La musique vaincra (1973 - 1983)
Épisode 9 : Don’t Get Above Your Raisin’ (1984 - 1996)
Ellis Island, une histoire du rêve américain
En 1892, Ellis Island, dans la baie de New York, devient la principale porte d’entrée aux États-Unis pour les immigrants qui arrivent de plus en plus nombreux d’Europe. Inauguré en 1900, après un incendie qui a ravagé les anciens bâtiments, l’immense centre aujourd’hui transformé en musée va voir passer, jusqu’à sa fermeture, quelque 12 millions de personnes. Parmi elles, l’actrice Pola Negri ou le producteur de cinéma Sam Goldwyn, venus de Pologne, l’écrivain tchèque George Voskovec, le gamin sicilien Salvatore Lucania, qui deviendra le chef suprême de la mafia sous le nom de Lucky Luciano, l’Irlandais William O'Dwyer, futur maire de New York... Comme les autres, ils ont traversé l'Atlantique pour fuir une existence misérable, persécutée ou incertaine en Europe, vers une nouvelle Terre promise qui ne les accueille pas toujours à bras ouverts. En tirant les fils de ces quelques destinées exemplaires, qui font écho à d’autres voix anonymes, ce documentaire montre combien, face aux drames européens de la première moitié du XXe siècle, l’Amérique fut ambivalente. Mais il explique aussi pourquoi ces parias irlandais, juifs et italiens brocardés par les xénophobes vont renouveler et incarner le " rêve américain ". Des archives, souvent poignantes, tissent avec fluidité les souvenirs des émigrants et la parole des historiens pour un voyage passionnant dans la mémoire complexe du melting-pot américain.
Joséphine Baker, première icône noire
La marche pour les droits civiques, à Washington, demeure "le plus beau jour de [sa] vie". En ce 28 août 1963, vêtue de l'uniforme de la France libre, Joséphine Baker est la seule femme à s'exprimer, aux côtés de Martin Luther King, devant une foule mêlant Blancs et Noirs.
Ce discours est l'aboutissement d'une vie de succès mais aussi de brimades et de luttes. Enfant pauvre du Missouri, Joséphine fuit, à 13 ans, la famille de Blancs qui la traite en esclave pour suivre une troupe de théâtre. Après une incursion dans le music-hall à New York, elle saisit au vol la proposition d'un producteur qui monte un spectacle à Paris. Avec son animation et sa plus grande tolérance, la Ville lumière la conquiert. Ses habitants, et bientôt toute l'Europe, s'entichent de cette tornade scénique, dont l'ébouriffante danse et les multiples talents (chant, danse, comédie) collent à la frénésie des Années folles. Espionne pour la Résistance, à une époque où l'on exhibe les "indigènes" comme des bêtes de foire, Joséphine devient l'objet d'une sincère adulation mais aussi de fantasmes coloniaux peu reluisants. Ses tournées américaines ravivent en outre les traumatismes de l'enfance : elle se fait refouler des hôtels et la critique la prend de haut. Quant à la communauté noire, elle l'accuse de n'avoir rien fait pour les siens. Désemparée, la star comprend qu'elle trouvera sa voie dans l'engagement politique. La guerre de 1940 lui en donne l'opportunité. Avec courage, Joséphine Baker entre dans la Résistance en qualité d'espionne. Puis, en 1951, à l'occasion d'une tournée en Floride, elle exige l'ouverture des salles de concert au public noir, et dénonce le racisme ambiant au point de s'attirer les représailles du FBI. Nourri d'extraits parfois poignants de ses mémoires, d'entretiens et d'un riche fonds d'archives, où la star apparaît débordante d'énergie et toujours souriante – elle aimait donner le change – mais plus sereine à mesure qu'elle trouve sa voie, ce film brosse l'émouvant portrait de la première icône noire.
Kamala Harris - Une ambition américaine
Récit de l’irrésistible ascension d’une femme politique ambitieuse et charismatique, qui a su "briser les barrières" pour devenir la première vice-présidente des États-Unis, avant de défier Donald Trump aux prochaines présidentielles américaines...
Fille d’une mère indienne, fervente militante pour les droits civiques, et d’un père jamaïcain, Kamala Harris incarne une vision contemporaine du rêve américain. Née en Californie en 1964, alors que la ségrégation raciale vient d’être définitivement proscrite, elle prend très tôt fait et cause pour la communauté afro-américaine à laquelle elle se sent appartenir. Sur les bancs de l’université Howard, "la Harvard noire", la jeune femme se passionne pour l’art oratoire, avant de poursuivre des études de droit. Membre du barreau de Californie, elle brigue la charge de procureure de district de San Francisco, qu’elle obtient après une campagne acharnée. À ce poste, elle affirme des convictions fortes : contre la peine de mort, la violence armée, pour l’éducation des Afro-Américains et le droit à une seconde chance pour les jeunes délinquants. S'ensuit une fracassante entrée en politique : élue en 2017 au Sénat américain – deuxième femme noire de l’histoire à ce poste – sous les couleurs démocrates, elle se présente à la primaire du parti, avant d’être choisie comme colistière par le candidat Joe Biden, à qui elle avait pourtant porté bien des coups lors des débats. Première vice-présidente des États-Unis, dans l’ombre de celui dont elle est tenue de représenter les positions plus conservatrices, Kamala Harris est désormais bien placée pour se hisser jusqu’à la fonction suprême…
"Obama au féminin"
Ambitieuse, charismatique, d’une extraordinaire pugnacité, Kamala Harris affiche une trajectoire exemplaire bien que semée d’embûches. Son genre, ses origines étrangères, sa couleur de peau : de ces barrières, elle a su faire un atout dans son ascension, jusqu’à incarner l’avenir du parti démocrate, à l’image d’un "Obama au féminin" – en dépit de la déception qu’elle suscite dernièrement et du récent déclin de sa popularité. Que raconte son parcours de la démocratie américaine, du racisme et des inégalités hommes-femmes en politique ? Des bastions du mouvement pour les droits civiques de Berkeley et d’Oakland aux coulisses du pouvoir à Washington, ce documentaire retrace la genèse d’une héroïne américaine et pose une question centrale : une femme peut-elle conquérir la Maison-Blanche ?
La Grande histoire des peuples d'Amérique
De l'Alaska jusqu'au Brésil, plongée dans la vie quotidienne des premiers peuples des Amériques, entre culture, science et spiritualité. En quatre épisodes, une odyssée spectaculaire au fil de treize mille ans d'histoire.
Splendeur d'un passé oublié
Treize mille ans d'histoire pour ce "Nouveau-Monde"… Longtemps aveuglés par l'ethnocentrisme, les historiens redécouvrent la mine d'or que constitue l'étude des premiers peuples des Amériques. Un monde ancien, sophistiqué et splendide, où 100 millions de personnes vivaient selon leurs propres codes scientifiques, religieux, artistiques et culturels, sans contact avec l'Europe, l'Asie ou l'Afrique. Réalisée avec la participation active des communautés amérindiennes, mêlant paysages sublimes et animations dérivées de dessins tribaux, cette série documentaire explore la splendeur d'un passé oublié, qui résonne encore aujourd'hui dans les croyances spirituelles des peuples autochtones.
Le Dessous des cartes - De Trump à Biden : Quel leadership américain ?
De 1945, avec la victoire des Alliés, à 1989 et la défaite du modèle soviétique, le monde est devenu américain. Le XXIe siècle et notamment le 11 septembre 2001 ont modifié cet état de fait : la puissante Amérique a affiché ses failles, soulignées par la crise économique et financière de 2008. Remis en cause dans leurs opérations extérieures, les États-Unis de Bush puis d’Obama vont mettre en œuvre le "retrait américain". Le mandat de Donald Trump marque une autre étape dans l’histoire du pays, lequel, entre "America first" et mépris du multilatéralisme, déçoit ses alliés. Avec l’élection de Joe Biden, l’Amérique peut-elle faire son grand retour ?
Les années Obama
En 2008, un immense espoir se lève venant des États-Unis. Il a un nom : Barack Obama. Il est élu Président, il est noir, et il va faire sortir l’Amérique des années Bush. Dans cette série, Obama se livre comme rarement au fil d’un entretien exclusif. Avec lui, ses plus proches conseillers nous offrent une immersion inédite dans les coulisses de la Maison Blanche. En 8 ans et durant ses deux mandats, il a tenté de changer l’Amérique. Y est-il parvenu ?
La série « Les années Obama » est construite selon la méthode initiée par les documentaristes Brian Lapping, Norma Percy et Paul Mitchell (Death of Yugoslavia…). Elle s’inscrit dans la durée et offre une immersion dans les coulisses de la Maison-Blanche, à travers des interviews inédites d’acteurs de la scène politique américaine et étrangère, des images d’archives et des photographies prises par le photographe personnel du Président.
Après l’engouement populaire pour Obama à son arrivée au pouvoir, c’est un parcours semé d’obstacles et de contradictions qui l’attend.
Michael Cimino, God Bless America
Un voyage érudit dans les films et la vie de Michael Cimino, figure majeure et mystérieuse du cinéma américain disparue en 2016, dont l’œuvre épique explore la psyché de son pays et en ressuscite avec mélancolie le mythe fédérateur.
Figure légendaire et énigmatique du cinéma, Michael Cimino a connu le firmament hollywoodien à 38 ans avec Voyage au bout de l'enfer (cinq Oscars), fresque habitée sur la guerre du Viêtnam qui révèle Meryl Streep et Christopher Walken aux côtés de Robert De Niro, avant d’être relégué au purgatoire deux ans plus tard avec le déchirant La porte du paradis. Le budget pharaonique et l'échec public comme critique de cette évocation d’une Amérique coupable d’un crime originel collectif affecteront profondément sa carrière. Né à New York en 1939, cet idéaliste érudit, féru d’architecture, débute au cinéma en tant que scénariste, avant de diriger Clint Eastwood et Jeff Bridges dans son premier film remarqué, Le canardeur, récit à la croisée des genres, déjà désenchanté et picaresque. Comment cet inconditionnel de John Ford, témoin mélancolique de l’anéantissement d’un monde, s'est-il alors retrouvé l’exilé d'une galaxie générationnelle disparate, baptisée le Nouvel Hollywood ? Tour à tour taxé d’homophobe, de fasciste, de marxiste et enfin de raciste pour L’année du dragon, Cimino appartenait-il vraiment à son époque, les années 1970-1980 ? Et pourquoi l'industrie du cinéma l'a-t-telle écarté du jeu, lui-même se targuant de n’y être jamais entré ?
Les blessures d’une nation
Quelle histoire de l'Amérique raconte son cinéma ? "La seule manière de comprendre mes films, avait prévenu le réalisateur, c’est de prendre la route..." Accompagné par la voix fantomatique et émouvante du cinéaste − enregistrée en 2010 au fil d'entretiens avec le réalisateur et critique Jean-Baptiste Thoret, lors d'un road-trip dans l’Ouest américain et les somptueux paysages du Montana −, ce beau documentaire, nourri des extraits de ses films et d’éclairages passionnés, de Quentin Tarantino à Oliver Stone, et dont l’auteur signe aussi la lancinante musique originale, explore la complexité du cinéma épique de Michael Cimino, disparu en 2016, comme la "cartographie" des blessures d’une nation. Lesquelles ont hanté tout à la fois ce génie solitaire, rétif au moindre compromis, et son œuvre, traversée par une réflexion hallucinée sur l’identité américaine, la perte et la condition humaine.
Obama, l'ami américain ?
Jamais un président américain n'a été aussi plébiscité que Barack Obama en Europe. Il faut dire que l'ère Bush a laissé un goût amer. Qu'en est-il deux ans plus tard ? C'est à Bruxelles que ce film prend le pouls de ce couple transatlantique, à la rencontre des hommes d'Obama et des cadres politiques de l'Union européenne. Il revient sur les points de blocage : sommet de Copenhague, coopération en Afghanistan, etc. Décryptant ces événements, il tend un miroir cruel aux Européens, qui ont cru que Barack Obama était leur allié. Soucieux de défendre les intérêts de son pays, Barack Obama rompt avec la tradition de ses prédécesseurs, qui cultivaient un lien affectif avec l'Ancien Continent, et se tourne vers la Chine et la Russie.
Prohibition - Une expérience américaine
Restée treize ans en vigueur, la Prohibition est aujourd’hui associée au triomphe des filières criminelles, de l’alcoolisme et de l’hypocrisie. L’échec d'une utopie retracée en cinq volets.
RBG - Ruth Bader Ginsburg
Ancienne juge à la Cour Suprême des Etats-Unis, Ruth Bader Ginsburg, aujourd'hui âgée de 85 ans, s'est battue toute sa vie pour l'égalité hommes/femmes. A travers de nombreuses interviews et des images d'archives, les réalisatrices reviennent sur la carrière de celle qui est aujourd'hui une icône américaine du féminisme et un symbole de l'opposition à Donald Trump.
Ronald Reagan - Un président sur mesure
Comment Ronald Reagan s'est-il retrouvé au pouvoir ? Cette effarante enquête dévoile les relations étroites du 40e président des États-Unis avec la mafia.
Derrière le lisse cow-boy hollywoodien, derrière l'icône anticommuniste autoproclamée du camp républicain se cache un personnage retors, aux relations troubles et à l'intelligence longtemps sous-estimée. Commentateur sportif dans l'Iowa à ses débuts, Ronald Reagan décide un jour de tenter sa chance à Hollywood. Grâce à sa débrouillardise, sa prestance et ses talents de cavalier, il obtient vite des petits rôles. Son destin bascule le jour où il intègre l'agence d'acteurs MCA. Fondée avec la bénédiction d'Al Capone, celle-ci a bâti sa fortune en plaçant des musiciens dans des night-clubs. Ses dirigeants ont gardé des liens avec la pègre grâce à l'avocat Sidney Korshak, connu pour "pacifier" les relations entre les studios et les syndicats, contrôlés alors par la mafia de Chicago.
Made in mafia
Les réalisatrices Clara et Julia Kuperberg se sont inspirées du livre Dark Victory – Ronald Reagan, MCA and the Mob, fruit d'une courageuse enquête du journaliste d'investigation Dan E. Moldea, conseiller historique de ce documentaire. Il retrace les étapes de la carrière du 40e président américain, dont on apprend avec surprise qu'elles ont quasiment toutes reçu l'appui de la mafia. "Errol Flynn de série B", comme il se qualifiait lui-même, Reagan n'a jamais vraiment percé dans le cinéma. Mais il a parfois obtenu des contrats mirobolants et pris en 1947 la tête de la Screen actors guild, le puissant syndicat des acteurs de Hollywood. En retour, il rendra de nombreux "services", comme celui d'obtenir un passe-droit à la MCA, seule firme autorisée à cumuler les métiers d'agent et de producteur. Cela entraînera une baisse des revenus des comédiens, dont Reagan était censé défendre les intérêts. Ce système de renvois d'ascenseur atteindra son apogée quand il deviendra président des États-Unis et fera classer les affaires impliquant le crime organisé. Nourri d'interviews d'auteurs, de journalistes, d'archives, d'extraits de westerns et de bluettes dans lesquels Reagan apparaît toujours fringant et persuasif – "avec lui, ça glisse tout seul", commente l'écrivain James Ellroy dans le film –, ce documentaire décrit les hommes de l'ombre qui l'ont épaulé, et démonte les rouages d'un système corrompu. En racontant l'ascension d'un outsider que rien ne prédestinait à devenir président, cette enquête effarante fait aussi écho à la trajectoire d'un certain Donald Trump…
Toni Morrison et les fantômes de l'Amérique
En 1987, six ans avant son prix Nobel, Toni Morrison donnait corps et voix à la mémoire de l'esclavage avec Beloved. Retour sur le chef-d'œuvre plus que jamais brûlant d'une grande dame des lettres disparue en 2019.
Pas un jour ne passe sans que les fractures de l'Amérique ne fassent la une des médias du monde entier. Jamais l’œuvre de Toni Morrison, figure de proue de la littérature afro-américaine contemporaine et grande dame des lettres, n’a autant résonné avec l’actualité, à l’heure où Donald Trump fait campagne pour un second mandat et où son pays s’embrase à nouveau dans une lutte contre les violences racistes. Première femme noire lauréate du prix Nobel de littérature en 1993 pour avoir, selon l’Académie, "rendu morceau par morceau leur histoire aux Africains-Américains", Toni Morrison n’a eu de cesse pendant cinquante ans de mettre en mots l'indicible : l’emprise de la "color line" sur la société américaine, de l'esclavage au racisme ordinaire en passant par la ségrégation. Apparu comme une déflagration dans le paysage littéraire de 1987, son roman Beloved explore le grand tabou de l'esclavage et sa férocité imprimée au plus profond de ceux qui l'ont subi pendant quatre siècles. "Au début, je ne voulais tout simplement pas y aller, résume Toni Morrison dans un entretien d'archive. C'était trop douloureux. Et puis j'ai pensé que si eux l'avaient vécu, je pouvais passer quelques années à l'écrire."
"Soixante millions et davantage"
"Soixante millions et davantage. J'appellerai mon peuple / Celui qui n'était pas mon peuple / Et bien-aimée / Celle qui n'était pas bien-aimée." Ainsi commence l'histoire de Sethe, une esclave en fuite qui, sur le point d'être reprise, égorge sa fillette afin de lui épargner ce qu'elle a vécu elle-même, puis accueille son fantôme, des années plus tard. Inspiré de l'histoire véridique, mais réinventée, d'une esclave nommée Margaret Garner, Beloved épouse l'intériorité de Sethe pour dérouler, toujours plus profondément, le récit de ses souffrances physiques et psychiques, traumas enfouis et transmis en silence de génération en génération. Tissé d'extraits d'entretiens avec Toni Morrison, de ses archives personnelles, de fervents témoignages de lecteurs (l'activiste Mona Jenkins, la poétesse Nikki Giovanni, l'écrivaine Yiyun Li, le metteur en scène Peter Sellars…) et des images des luttes menées depuis plus d'un siècle par l'Amérique noire pour conquérir ses droits, ce documentaire nous immerge dans la genèse et les pages d'un chef-d'œuvre à la puissance intacte.
What You Gonna Do When The World's On Fire ?
Un an après la mort d’Alton Sterling, une chronique de la communauté Afro-américaine de Baton Rouge en Louisiane, durant l’été 2017, quand une série de meurtres violents agite le pays. Une réflexion sur la question raciale, un portait intime de celles et ceux qui luttent pour la justice, la dignité et la survie dans un pays qui les maintient à la marge.