Hommage à Alain Delon

 

Le Guépard nous a quittés. En 2019, Alain Delon avait reçu une Palme d’honneur lors du festival de Cannes récompensant l’ensemble de sa carrière. C’est à partir des années 60 qu’il s’est imposé comme une figure emblématique du cinéma, en collaborant avec des réalisateurs français, italiens, britanniques ou encore américains. En jeune premier charismatique (« Plein Soleil »), gangster (« Le Cercle rouge ») ou anti-héros tragique (« Monsieur Klein ») ; son intensité et son aura mystérieuse aura captivé des générations de spectateurs, pour qui il restera l’un des grands acteurs de l’âge d’or du cinéma classique européen.

Borsalino & Co.

Deray, Jacques
Marseille, 1934. Au coeur d'une guerre des gangs, Siffredi a vu mourir dans ses bras son ami Capella. Quelques années ont passé mais il n'a pas renoncé à retrouver les coupables. Il a juré de se venger, quitte à mettre Marseille à feu et à sang... Le tandem Delon/Deray se reforme pour donner suite à "Borsalino", l'un des plus grands succès du cinéma français des années 70. Version restaurée

Deux hommes dans la ville

Giovanni, José (1923-2004)
Après avoir purgé une peine de 10 ans, Gino tente de reprendre une vie normale avec l'aide de Germain, un éducateur. Dans un stupide accident de voiture, il perd sa femme. Germain lui trouve alors une place dans une imprimerie, où il rencontre Lucie, une jeune anglaise. Par hasard, il retrouve Marcel, un ancien truand, et dès lors, l'inspecteur Goitreau qui l'avait mis sous les verrous 12 ans auparavant, n'a de cesse de le traquer, persuadé que Gino n'a pu changer de mentalité. Goitreau enquête auprès de Lucie qu'il menace. Seulement Gino assiste à la scène.

Flic Story

Deray, Jacques
En 1947, l'inspecteur Borniche est chargé d'arrêter un criminel dangereux, Emile Buisson, échappé d'un asile psychiatrique. Celui-ci tue sans pitié, multiplie les hold-ups et nargue sans cesse la police, aidé par tout un réseau. Entre le flic et le voyou, la traque va durer dix ans... Inspiré par le récit authentique de cette cavale meurtrière racontée par Borniche lui-même, le film offre un fascinant duel entre Delon et Trintignant orchestré par Deray, l'auteur de "La Piscine" et "Borsalino". Ces retrouvailles entre l'acteur et le réalisateur ont fait naître l'un des meilleurs films de leur collaboration.

L'Éclipse

Antonioni, Michelangelo
Par intérêt, Vittoria, fille d'employés modestes, a vécu avec Ricardo. Mais elle décide de rompre avec cette vie sans amour et rencontre alors à la Bourse un jeune agent de change. Avec lui, elle voudrait réapprendre à aimer... Prix du Jury au Festival de Cannes 1962. Après "L'Avventura" et "La Nuit", Antonioni continue de révolutionner le cinéma en imposant une nouvelle temporalité cinématographique, à la fois sensuelle et abstraite. Un chef-d'oeuvre où Delon et Monica Vitti, astres resplendissants, incarnent toutes les éclipses et éblouissements.

Le Cercle rouge

Melville, Jean-Pierre
Libéré de prison, un truand monte un hold-up place Vendôme avec l'aide d'un gangster évadé et d'un ancien policier alcoolique. Le coup réussit. Le receleur, effrayé par l'importance du butin, leur recommande de s'adresser à un spécialiste. Ce dernier n'est autre que le commissaire chargé de l'enquête... L'un des plus grands succès de Melville avec un casting de choc où l'on découvrait, pour la première fois, Bourvil dans un rôle entièrement dramatique. A la sortie du film, le cinéaste déclarait dans "Le Monde" : "... pour moi, un film c'est d'abord une histoire. Une aventure. Il y a eu la guerre, à laquelle j'ai consacré trois films. Aujourd'hui, en France, pour dire ce que je veux dire, le véhicule le plus commode me paraît l'intrigue policière. Dans ces batailles entre gendarmes et voleurs, il est facile de faire entrer la tragédie. Et cela seul m'intéresse. Je ne suis pas un documentariste qui cherche à réaliser des films 'actuels'. Je suis ou plutôt j'essaie d'être, un moraliste."

Le Guépard

Visconti, Luchino
En témoin vieillissant mais lucide d’une époque finissante, Burt Lancaster irradie un film crépusculaire, magistralement mis en scène par Luchino Visconti. Une œuvre intemporelle, diffusée dans sa version restaurée. Palerme, 1860. Don Fabrizio, prince de Salina, règne en maître sur sa famille et sur ses gens. Alors que les troupes de volontaires républicains menés par Garibaldi viennent de débarquer en Sicile, Tancrède, son neveu préféré, choisit de rallier leur cause, moins par idéalisme que par calcul. Dans sa villégiature de Donnafugata, où le patriarche est parti se réfugier avec les siens, le jeune homme tombe amoureux de la belle Angelica, fille du maire roturier. Malgré la mésalliance, Salina consent au mariage : don Calogero est riche et le prince sait que son temps est passé... Derniers feux On peut difficilement se lasser de voir le vieux "guépard" solitaire jeter un dernier regard clairvoyant sur un monde en train de basculer. Avec cette fresque flamboyante, dont l’étourdissante scène de bal est l’un des moments culminants, Luchino Visconti met en scène l’éclat et l'élégance d’un monde ancien heurté de plein fouet par la modernité. Faisant parler la poudre et l’énergie féconde de la jeunesse, le cinéaste saisit avec maestria le basculement d’une société aristocratique appelée à s’effacer. Réunissant une distribution étincelante – Burt Lancaster, Alain Delon, Claudia Cardinale…–, Visconti règle avec un soin extrême chacun de ses plans. La splendeur de l’image, la justesse des acteurs, la finesse de l’analyse, la palette des émotions et l’envoûtante présence de la Sicile font du Guépard un chef-d’œuvre éternel.

Le Professeur

Zurlini, Valerio
Daniele, un professeur de littérature remplaçant est nommé pour quelques mois dans un lycée de Rimini. Passionné de lettres mais peu soucieux des convenances de sa profession, il s'adonne à sa tâche sans grand entrain. Il remarque vite Vanina, l'une de ses élèves, aussi fragile qu'attirante, et décèle en elle une blessure secrète. Intrigué et séduit par la jeune femme, Daniele délaisse sa femme Monica, se précipitant sans le savoir vers un destin tragique...

Les Acteurs

Blier, Bertrand
Marielle est transparent; Villeret boit; Depardieu a un accident de moto; Delon a la nostalgie de ses aînés... Trente acteurs, dans leur propre rôle, jouent à l'acteur en train de faire l'acteur. Jusqu'au dérapage. Dussollier a le corps de Balasko. Des acteurs tombent dans des pièges : torturés et fusillés. N'aime-t-on pas mieux les acteurs quand ils sont morts ? Vertigineuse mise en abyme d'une absurde condition. Jouer pour ignorer la mort ? Par l'auteur de "Buffet froid", une comédie noire et onirique qui laissa interloqué à sa sortie.

Les Seins de glace

Lautner, Georges
Un écrivain pour la télévision venu travailler à Nice, rencontre Peggy, dont il tombe amoureux. Des meurtres sont commis, Peggy est le suspect numéro 1. Elle avait auparavant tué son mari à coups de pic à glace. #VersionRestaurée

Monsieur Klein

Losey, Joseph
#HS2 À Paris, pendant l'occupation, Monsieur Klein, un Français d'origine alsacienne, acheteur d’œuvres d'art à bas prix, un peu trafiquant, reçoit chez lui le journal "Les Informations Juives". Il découvre qu'un homonyme juif se sert de lui comme paravent pour de mystérieuses activités. Monsieur Klein se lance sur la piste de son double... Après une collaboration sur "L'Assassinat de Trotsky", Losey offre à Delon un vertigineux rôle kafkaïen qui est l'un des sommets de sa carrière. Un film allégorique, qui raconte aussi la guerre comme le cauchemar d'une chute sans fin. Afin de faire vivre son catalogue, StudioCanal a donné carte blanche à Jean-Baptiste Thoret , historien du cinéma et réalisateur, pour créer sa propre collection. Le résultat ? La collection « MAKE MY DAY ! » qui regroupe les films « qui lui font plaisir », une série de pépites rares, méconnues ou oubliées des années 60, 70 et 80. Monsieur Klein fait partie de la collection « MAKE MY DAY ! ».

Mort d'un pourri

Lautner, Georges
En pleine nuit, le député Philippe Dehaye vient demander secours à Xavier, son ami de toujours. Il vient de tuer un homme qui le faisait chanter. Xav' accepte de lui fournir un alibi pour le sauver mais lorsque Philippe est assassiné à son tour brutalement, il comprend qu'il se trouve au coeur d'une machination où hommes politiques et policiers veulent récupérer des dossiers compromettants. Une chasse meurtrière commence... Delon+Lautner+Audiard : tiercé gagnant pour un thriller qui fut l'un des grands succès français des années 70.

Mélodie en sous-sol

Verneuil, Henri (1920-2002)
Charles, un vieux truand qui vient de passer cinq ans sous les verrous, prépare un dernier grand coup, bien que sa femme insiste pour qu'il cesse ses activités criminelles. Il veut cambrioler le coffre-fort du casino Palm Beach, à Cannes. Il est obligé de prendre pour associé Francis, un jeune voyou inexpérimenté qu'il a connu en prison. Les deux truands s'installent à Cannes et Louis, le beau-frère de Charles, se joint à leur fine équipe. Charles surveille les salles du casino. Francis, qui se fait passer pour l'héritier d'une riche famille, séduit une danseuse, Brigitte, pour être assuré d'entrer librement dans les coulisses de l'établissement...

Plein soleil

Clément, René
Chargé par un riche industriel de ramener son fils Philippe à la maison, Tom Ripley le retrouve en Italie. Ensemble, ils mènent alors une vie dissolue. Mais, bientôt humilié par son ami, Ripley commence à imaginer un crime parfait... D'après le célèbre roman de Patricia Highsmith, un thriller devenu un grand classique du cinéma et l'un des meilleurs rôles de Delon, séduisant et ambigu. Version remastérisée en 2013.

Pour la peau d'un flic

Delon, Alain
Ancien flic devenu détective privé, Choucas est chargé de retrouver une jeune fille aveugle mystérieusement disparue. Aidé par un ex-collègue et par sa secrétaire délurée, sexy (et cinéphile !), il s'enfonce pourtant dans le labyrinthe d'une enquête meurtrière... Après "3 hommes à abattre", Delon adapte un autre polar de J.P. Manchette ("Que d'os !) et en profite pour signer sa première mise en scène. Un suspense nerveux, à la fois hommage sincère au film noir et légèrement auto-ironique, que l'acteur dédie à l'un de ses maîtres : Jean-Pierre Melville.

Traitement de choc

Jessua, Alain
Surmenée, Hélène se décide à suivre une cure dans un luxueux établissement de thalassothérapie qui prône un rajeunissement radical. S'intégrant rapidement dans le groupe d'habitués fortunés, elle découvre pourtant d'étranges méthodes et une série d'incidents la pousse à mener l'enquête... Delon/Girardot se retrouvent, dix ans après "Rocco et ses frères" pour un suspense où Jessua mêle la fable politique à la satire sociale. #Ce film est précédé d’une préface de Jérôme Wybon, réalisateur de documentaires sur le cinéma et consultant dans l’édition vidéo de films de patrimoine.

Trois hommes à abattre

Deray, Jacques
Parce qu'il a secouru en pleine nuit un blessé sur la route, Michel Gerfaut, joueur de poker professionnel, se retrouve poursuivi par des tueurs. Pour sauver sa peau, il se transforme en justicier et remonte la filière des assassins... Delon a (très) librement adapté l'un des polars les plus en vogue des années 80 ("Le Petit Bleu de la Côte Ouest", de Jean-Patrick Manchette) : le récit très noir est devenu un film d'action dans la tradition française, très efficace, où l'acteur retrouve son réalisateur de "Borsalino" tout dévoué au culte de la star.

Un flic

Melville, Jean-Pierre
Après le hold-up d'une banque, le commissaire Édouard Coleman est chargé de l'enquête. Il découvre que son meilleur ami, Simon, est impliqué dans l'affaire et que le produit du braquage est destiné à acheter de la drogue. Or, la jeune femme avec qui il vient d’entamer une liaison, Cathy, est aussi la maîtresse de celui qu’il doit traquer… Jeux de miroirs Au moment de sa sortie, le génial Un flic dérouta le public et la critique car Melville y succombe sans frein aucun aux sirènes de l’abstraction, à un degré jamais atteint au cinéma, y compris dans ses films précédents. Le ton est donné dès la séquence inaugurale, un hold-up silencieux dans le cadre insolite d’une banque en bord de mer, dans un paysage à l’architecture géométrique tout en lignes de fuite, désert et balayé par le vent et la pluie. Les acteurs ne sont plus que des silhouettes désincarnées, masquées, fantomatiques. Melville ne cherche même pas à camoufler les artifices des décors en studios, la fausseté des maquettes de train et d’hélicoptère lors d’une scène d’action. Au contraire il les exagère et les magnifie, à l’instar d’un autre grand formaliste français qui vient de reconstruire une ville entière pour les besoins de son chef-d’œuvre Playtime, Jacques Tati. Son scénario n’est qu’un prétexte pour mettre en scène plusieurs jeux de miroirs. Un flic (Alain Delon) et son ami gangster (Richard Crenna) jouent au chat et à la souris et se partagent les faveurs d’une beauté blonde ? Catherine Deneuve, ange de la mort qui traverse le film comme une image glacée, loin des enjeux émotionnels de ce film d’hommes. C’est en réalité Melville – et à travers lui les autres acteurs du film – qui regarde Delon, policier solitaire traversant tel un somnambule le Paris nocturne, de décors de boîtes de nuit en décors de commissariat, aussi stylisés les uns que les autres.
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