Le sport, arme de la guerre douce

 

À chaque événement sportif, le monde semble se mettre en pause. Pour les Nations, ces compétitions sont bien plus qu’une grande fête populaire où l’on fait fi des clivages sociaux et politiques pour supporter une équipe ; ce sont de véritables instruments de soft-power qui leur permettent de rayonner sur le plan diplomatique. Que ce soit dans l’accueil des compétitions ("Les jeux d’Hitler"), dans l’organisation des instances sportives internationales ("La planète FIFA") ou dans la réalisation d’exploits sportifs ("Nadia Comaneci, la gymnaste et le dictateur"), les pays imposent leur influence et leur puissance sur la scène internationale via le sport, terrain d’affrontement sans violence. Découvrez une sélection de documentaires et fictions où sport, Histoire et politique s’entremêlent.

"Arrêts de jeu - Gymnastique - Les sports de la grâce et de la discipline" de Cartoonbase (2023)

Épisode 1 En 1976, Nadia Comaneci devient la star des Jeux Olympiques de Montréal et une icône internationale. L'athlète roumaine n'a que 14 ans et malgré son jeune âge, elle va subir une pression sportive et politique impitoyable. Retrouvez les autres épisodes de la série en cliquant ici <https://bit.ly/3s8BKTr>.

"Le Dessous des cartes - Jeux olympiques : une flamme géopolitique" de Cécile Bittner (2024)

Cette grand-messe olympique devrait aussi être l’occasion pour les États de poursuivre leurs affrontements géopolitiques sur d’autres terrains. Jeux olympiques de 1936 dans le Berlin d’Hitler, boycott des JO de Moscou en 1980 et de Los Angeles en 1984, en pleine guerre froide : les exemples d’olympiades devenues des tribunes géopolitiques ne manquent pas. Cette année, les regards seront notamment tournés vers l’Ukraine et surtout vers la Russie, dont les athlètes seront interdits de concourir sous bannière nationale. De quoi pousser Vladimir Poutine à organiser ses propres jeux, les "Jeux de l’amitié".

L'Autre Rio

Beaulieu-Guérette, Émilie
Le stade Maracanã brille de mille feux. Nous sommes en août 2016, et toutes les caméras sont braquées sur l’inauguration des Jeux olympiques de Rio de Janeiro. À quelques rues de là, c’est un tout autre monde que filme Émilie B. Guérette. Assis sur un toit, des gamins regardent de loin les feux d’artifice. Nous sommes dans un bâtiment fédéral en ruine, sous le joug des trafiquants. Là vivent une centaine de familles miséreuses, dérobées au regard des prestigieux visiteurs internationaux. Au gré des rencontres les habitants se dévoilent, dessinant ensemble le portrait d’un Rio oublié et occulté. Grâce à son approche chaleureuse et attentive, "L’Autre Rio" salue la dignité et la résilience de ces laissés-pour-compte.

La Couleur de la victoire

Hopkins, Stephen
Dans les années 30, Jesse Owens, jeune afro-américain issu du milieu populaire, se prépare à concourir aux Jeux d’été de 1936 à Berlin. Cependant, alors qu’Owens lutte dans sa vie personnelle contre le racisme ambiant, les Etats-Unis ne sont pas encore certains de participer à ces Jeux, organisés en Allemagne nazie. Le débat est vif entre le président du Comité Olympique Jeremiah Mahoney et le grand industriel Avery Brundage. Pourtant, la détermination de Jesse à se lancer dans la compétition est intacte…

La Planète FIFA

Pérez, Jean-Louis
Paris, 20 mai 1904. Dans l'arrière-cour du 229 rue Saint-Honoré, un petit appartement regroupe une dizaine d'Européens. Avec des moyens dérisoires, ils créent une structure censée mettre le football au service de la paix. La Fédération internationale de football association (Fifa) est née. Zurich, 27 mai 2015. Dans un hôtel somptueux, sept dirigeants de la Fifa sont arrêtés par la police suisse, mandatée par le FBI, pour des faits de corruption. L'organisation affronte le plus grand scandale de son histoire, mais l'information ne surprend pas les connaisseurs. Cent onze ans après sa création, la Fifa n'a plus grand-chose en commun avec les idéaux de ses fondateurs. Forte de réserves financières évaluées à 1, 5 milliard d'euros, l'association "à but non lucratif" vit dans un monde à part et traîne une réputation peu flatteuse, entre soupçons de pots-de-vin, d'élections truquées et d'achats de Coupes du monde. Comment en est-elle arrivée là ? Le tournant intervient en 1974, lorsqu'un homme d'affaires brésilien, João Havelange, accède à la présidence. Droits télé, sponsoring, marketing, publicité : Havelange diversifie les sources de revenus et permet à l'organisation d'engranger des bénéfices astronomiques, dans une opacité totale. Pour gérer la Fifa, le Brésilien s'appuie sur un homme qui le délogera en 1998, après vingt-quatre ans de règne… Un certain Joseph Blatter. Le Suisse, conseillé par Michel Platini, poursuit avec maestria "l'œuvre" de son prédécesseur. Du jour au lendemain, il multiplie par dix le coût des droits télés et arrose les fédérations nationales de pays en développement, notamment en Afrique. Beaucoup d'argent s'égare et les rapports internes mettant en cause sa gestion s'accumulent…Dans le collimateur du FBI Aujourd'hui, Blatter a été "démissionné" et se trouve dans le collimateur du FBI. Platini est hors-jeu pour lui succéder et de nombreux cadres de la Fifa ont été licenciés voire inculpés par la justice américaine. L'élection d'un nouveau président, prévue le 26 février, s'annonce décisive pour l'avenir de l'organisation. Remarquable synthèse de l'histoire de la Fifa, ce documentaire raconte comment la petite association s'est muée en un empire supranational. À travers un récit pédagogique et de multiples entretiens à Paris, Rio, Yaoundé, Londres ou Washington, le réalisateur met en lumière les évolutions du système Fifa et les hommes qui l'ont façonné, de son premier président charismatique Jules Rimet au controversé Joseph "Sepp" Blatter. Les téléspectateurs hermétiques au football y découvriront un monde sidérant ; les aficionados du ballon rond approfondiront leurs connaissances, notamment sur les premières décennies de la Fifa.

Le Dessous des cartes - Sotchi, des JO très politiques

Victor, Jean-Christophe (1947-2016)
La ville de Sotchi est un choix stratégique pour Moscou qui cherche à démontrer la force de son influence dans le Nord-Caucase mais également à l’échelle mondiale. Du 7 au 23 février 2014, pour la première fois, la Russie accueille les Jeux olympiques d’hiver. Le Dessous des Cartes se penche sur ces jeux qui sont devenus les plus onéreux de l’histoire.

Les jeux d'Hitler - Berlin 1936

Prieur, Jérôme (1951-....)
En 1936, Berlin était une ville magnifique, cosmopolite, où régnait une douceur de vivre sans égale. Les Allemands brillaient par leur raffinement, les policiers par leur plurilinguisme. Et le maître de ce pays de cocagne, Adolf Hitler, n'était finalement qu'un despote éclairé, pacifique… Pendant les quinze jours qu'ont duré les Jeux olympiques de Berlin, l'Allemagne nazie a tout fait pour présenter cette image au monde. Elle y est parvenue. CIO, gouvernants, public : tous sont tombés sous le charme maléfique de ces Jeux. Aujourd'hui, le triomphe de l'athlète noir Jesse Owens (quatre médailles d’or) semble consacrer la victoire du sport et de l'idéal olympique. Mais cette belle histoire n'est qu'un arrangement avec la réalité… Les Jeux de Berlin ne furent qu’un instrument décisif dans la prise de contrôle de la société par le parti national-socialiste, offrant en même temps une vitrine grandiose pour la reconnaissance internationale de l’Allemagne nazie. Opération de propagande S'appuyant sur de nombreux films amateurs inédits, des extraits d’Olympia (Les dieux du stade) de Leni Riefenstahl ou des archives d'actualités officielles, le film de Jérôme Prieur décrypte cette gigantesque opération de propagande commencée dès 1933. Il retrace en détail la préparation, l’orchestration et la mise en scène d’un spectacle qui fut bien moins sportif que politique.

Muhammad Ali

Burns, Ken
En fabuleuses archives, dont certaines inédites, Ken Burns (Vietnam, The War) déroule le destin du plus célèbre boxeur de tous les temps, né Cassius Clay en 1942, héraut afro-américain musulman devenu un symbole mondial de liberté et de courage. Premier épisode : comment Cassius gravit les échelons des compétitions amateur et remporte, à 18 ans, la médaille d’or aux JO de 1960… Héraut iconique du Black Power Mohamed Ali fut-il, comme l'écrivit Norman Mailer, "la plus parfaite incarnation de l’esprit du XXe siècle" ? Sa personne, et le destin qu'il s'est forgé de ses poings et de son verbe, ont en tout cas cristallisé certains des changements culturels majeurs qu'a connus l'Amérique à partir des années 1960. Dans cette fresque magistrale, portée par de formidables archives, dont certaines inédites, comme les images du combat de Manille, Ken Burns, Sarah Burns et David McMahon nous offrent huit heures dans l'intimité solaire de l'athlète et héraut iconique du Black Power, pour le faire revivre dans toute sa complexité. Tissant la parole de dizaines de témoins – dont les filles du champion, Rasheda et Hana, leurs mères respectives, Khalilah Ali et Veronica Porché Ali, ses biographes David Remnick et Jonathan Eig, le promoteur du combat de Kinshasa, le très controversé Don King, ou encore le boxeur Larry Holmes, qui pleure de chagrin au souvenir du combat qu'il remporta contre son héros, affaibli par l'âge et, déjà, la maladie… –, ce portrait multidimensionnel, intensément humain, explore toutes les facettes, parfois contradictoires, du parcours extraordinaire de Mohamed Ali et de son héritage, sur le ring et en dehors. Un récit rythmé par de fabuleux combats, qui rappellent combien la boxe, davantage peut-être qu'aucun autre sport, relève de l’épopée. Épisode 1 : Round 1 : le plus grand (1942-1964) Épisode 2 : Round 2 : comment je m'appelle ? (1964-1970) Épisode 3 : Round 3 : la rivalité (1970-1974) Épisode 4 : Round 4 : une destinée (1974-2016) Retrouvez un entretien des réalisateurs en cliquant ici <https://bit.ly/31r0SaM>.

Nadia Comaneci, la gymnaste et le dictateur

Rapaport, Pola
Quarante ans après son exploit, l'extraordinaire destin d'une enfant de la Roumanie de Ceausescu devenue icône mondiale aux JO de Montréal, avec le premier "10 parfait" de l'histoire de sa discipline. Le 18 juillet 1976, à Montréal, une jeune gymnaste de 14 ans fait une entrée fracassante dans la légende du sport. Devant plus de cinq cents millions de téléspectateurs médusés, Nadia Comaneci signe l’un des plus grands exploits de l’histoire de l’olympisme en devenant la première athlète de sa discipline à décrocher la note du "10 parfait". Une perfection si inédite que le panneau de notation n'est pas programmé pour et affiche à la place un ahurissant "1.00", entré lui aussi dans la légende. Surgie d'une bourgade roumaine que personne ne sait situer sur la carte, Onesti, et d'une équipe totalement inconnue, le petit ange aux rubans rouges, qui va au cours de ces Jeux décrocher un 10 à six autres reprises, et rafler trois médailles d'or, devient instantanément une icône planétaire. Mais le conte de fées qui fait rêver les petites filles du monde entier dissimule une réalité tragique : celle dans laquelle sombre jour après jour un pays affamé, sous le joug d'une des pires dictatures du bloc de l'Est. Nadia et son entraîneur Béla Károlyi, qui a forgé d'une main de fer, depuis sa plus tendre enfance, cette athlète sans égale, deviennent des figures clés de la propagande des Ceausescu : manipulées, instrumentalisées, mais aussi étroitement surveillées par le régime. Pola Rapaport retrace l'extraordinaire destin de la plus célèbre gymnaste du monde, depuis ses premiers pas sur la poutre, à Onesti, jusqu’à sa demande d'asile aux États-Unis, quelques semaines avant la chute du régime et l'exécution du couple Ceausescu. Un récit sobre et émouvant, qui croise des extraits de l'autobiographie publiée en 2003 par Nadia Comaneci, Letters to a young gymnast, avec d'autres témoignages (dont ceux de Béla Károlyi, désormais entraîneur au Texas, et de Gabriela Geiculescu, une ancienne coéquipière) et de nombreuses archives.

Olga

Grappe, Elie
En cette année 2013, Olga espère voir ses rêves de médaille européenne de gymnastique se réaliser. Pour optimiser ses chances, la jeune fille s'entraîne depuis des mois en Suisse, loin de son Ukraine natale en proie à de graves troubles. À l'aube du tournoi, la place Maïdan de Kiev s'embrase... Présenté à la Semaine de la critique de Cannes en 2021.

Olympie, aux origines des jeux

Lemaître, Olivier
La Grèce antique. Pendant toute son histoire cette civilisation a vu s’affronter les cités lors de guerres fratricides. Pourtant, les armées renonçaient à s’entretuer lors de courtes trêves. Pendant près d’un millénaire, de grands jeux ont rassemblé des cités autour d’épreuves placées sous la protection de divinités. A Olympie, des athlètes, héros de leur époque, ont éblouis le stade de leurs exploits. Mais à la fin de l’Antiquité, les olympiades sont interdites et le sanctuaire dévasté emporte ses secrets. Comment retrouver la mémoire d’Olympie ? Grâce à l’archéologie et à de nouvelles technologies nous allons aujourd’hui de nouveau visiter le sanctuaire : les images de synthèse feront renaitre des chefs d’œuvres, comme la grandiose statue de Zeus, une des 7 merveilles du monde, mais aussi des lieux encore énigmatiques où se pratiquaient des cultes rendus aux dieux. Des survols en drone, combinés à la 3D, nous permettront de parcourir le site sur des angles inédits entre présent et passé. Avec les athlètes, nous revivrons les spectaculaires épreuves olympiques. Des images filmées en très haute vitesse nous révèleront les gestes des athlètes. Des détails que les artistes de l’époque n’avaient pu qu’esquisser. Et sur l’hippodrome nous assisterons à l’épreuve reine : les courses de chars où s’affrontaient les auriges, des conducteurs d’attelages aussi puissants que dangereux. Le temps d’une trêve antique, rendez-vous sur le stade des premiers jeux olympiques !

One More Jump

Gerosa, Emanuele
Abdallah, athlète professionnel, a réussi à s'échapper de Gaza. Son ami Jehad, lui, y vit toujours. Il y entraîne de jeunes athlètes pour qui le sport reste le seul espace teinté d'espoir au milieu du conflit. Faut-il partir pour accomplir ses rêves ou rester pour se battre pour son pays ? La question forme le fil rouge de ce récit bouleversant sur le dépassement personnel.

Sport, Mafia et Corruption

Martin delpierre, Hervé
De Hong Kong à Londres en passant par Milan et Zurich, une grande enquête à la veille des J.O. sur l’explosion des paris sportifs sur Internet, formidable machine à blanchir l'argent sale. Un boom qui menace les règles et l’esprit du sport. L’année 2011 marque un tournant sans précédent dans l’histoire mondiale du sport. L’essor gigantesque des paris sportifs sur Internet (plus de 500 milliards de dollars de chiffres d’affaires annuel) à travers plus de 15 000 sites (plus de 85 % d'entre eux sont des sites illégaux) a ouvert la voie à une matrice infernale qui est en train de tout broyer autour d'elle, y compris, peut être, les dernières illusions que le sport peut donner à des milliards de passionnés sur la planète. De tous les sports, le football est le plus touché. Il rassemble à lui seul près de 50 % des mises de paris dans le monde. Quelques chiffres résument la situation : 140 milliards de dollars blanchis chaque année à travers les paris sportifs ; plus de 400 matchs de football truqués en Europe ; multiplication des inculpations (50 personnes en Belgique, 65 en Allemagne, 85 en Turquie, 50 en Grèce, 35 en Italie…) ; annulation du championnat de sumo 2011 au Japon ; joueurs de tennis qui reconnaissent avoir été approchés… Pas une semaine depuis un an sans qu’une nouvelle affaire n’éclate dans le monde. La raison ? Les paris sportifs sont manipulés par le crime organisé, qui en a fait la machine à blanchir l’argent sale la plus efficace jamais inventée. Une situation qui fait dire à Jacques Rogge, président du Comité international olympique : "Le sport est en danger !" C’est bien une guerre sans merci qui vient de commencer entre le monde du sport et le crime organisé. Une guerre dont l’issue est d’autant plus incertaine que l’adversaire est incroyablement puissant. Ce film retrace cette lutte à la fois souterraine et médiatique, à quelques semaines du plus grand événement sportif planétaire : les Jeux olympiques.

Watermarks

Zilberman, Yaron
L’Hakoah (« La force » en hébreu), fut fondé à Vienne en 1909, par réaction au célèbre paragraphe aryen qui interdisait aux clubs de sport autrichiens d’intégrer des athlètes juifs et devint l’un des plus grands clubs de sport de l’Europe de l’entre deux guerres. Dans les années 30, les plus grands succès de l’Hakoah furent remportés par ses nageuses, qui dominaient la compétition nationale en Autriche. Après l’Anschluss, les Nazis ont fait fermer le club. Les nageuses réussirent à fuir le pays avant que la guerre n’éclate, grâce à une opération de sauvetage organisée par les sportifs de l’Hakoah. 65 ans plus tard, 7 membres de l’équipe féminine de natation se retrouvent dans leur ancienne piscine à Vienne, un voyage qui évoque à la fois les souvenirs de leurs jeunes années, leur féminité et qui leur permet de renouer les liens de toute une vie.
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